Entretien avec Salma Benaziz, députée RNI et membre de la Commission des finances
Dans cet entretien accordé à Aujourd’hui Le Maroc, Salma Benaziz, députée du Rassemblement national des indépendants et membre de la Commission des finances, revient sur les priorités du parti pour cette première année législative ainsi que le plan d’action des parlementaires pour concrétiser leurs engagements.
ALM : Quel est le plan d’action du groupe parlementaire du RNI pour cette première année de son mandat?
Salma Benaziz : Le groupe des parlementaires de la première Chambre compte 102 députés dont 16 femmes, il s’agit d’un groupe où toutes les régions du Royaume sont représentées, et ici je voudrais bien signaler que, certes, la diversité régionale est présente, mais l’unicité de la cause l’est également. Pour cette première année législative le groupe s’engage d’ores et déjà dans un plan d’action en deux temps : un volet qui s’intéresse davantage à l’accompagnement des députés du parti pour plus d’efficience en matière de légifération et de suivi du travail du gouvernement marocain, sans oublier le travail du terrain dans lequel le député est engagé en continu. Le second volet du plan d’action se penche plutôt sur les prérogatives et les responsabilités d’un député de la majorité, et dans ce sillage je fais référence à l’ensemble des actions que le groupe a organisées depuis le début du mandat telles que la participation active à l’approbation et la promulgation de la loi de Finances pour l’année 2022. Le groupe compte également travailler sur des dossiers urgents et d’actualité en matière de couverture sociale par exemple, de bonification de certains textes de loi. Dans cette perspective, le groupe a organisé une conférence le 9 décembre 2021 pour initier le débat sur les apports et les lacunes de la loi 103.13 pour lutter contre la violence faite aux femmes, et également pour voir les perspectives d’amélioration de ladite loi. Ce que je peux vous confirmer, c’est que le groupe des parlementaires du RNI ce sont des femmes et des hommes engagés, porteurs d’initiatives et surtout rêveurs d’un Maroc meilleur.
Parlez-nous des priorités des élus du parti en ce qui concerne les textes de loi…
En termes de priorités la feuille de route est déjà là. Avant d’être élus députés, les candidats du parti dans tout le Royaume ont frappé à la porte des Marocains pour écouter et assimiler leurs besoins et attentes, je parle ici de la caravane 100 villes 100 jours. Nous avons recueilli les retours des Marocains dans un livre que nous avons appelé «La trajectoire des villes». Ce dernier a constitué notre point de départ pour élaborer notre programme électoral qui gravitait autour de trois axes bien précis, à savoir : la santé, l’éducation et l’emploi. Ainsi, pour revenir à votre question, les textes de loi sur lesquels nous sommes censés faire un grand effort de légifération sont en lien avec ces 3 piliers de l’Etat social dont nous rêvons tous… et je dis bien «censés» car il s’agit de plusieurs engagements vis-à-vis du citoyen qui nous a fait confiance et l’a exprimé le 8 septembre 2021.
Comment les parlementaires rnistes comptent-ils accompagner l’action du gouvernement sur le plan législatif ?
En réalité, la production législative peut venir des deux côtés : de la part du Parlement et du gouvernement. Comme je vous ai dit un peu plus tôt, la vocation première du groupe des parlementaires rnistes est de participer, compte tenu de leurs positions et responsabilités, à bâtir les assises solides de l’Etat social en tant que chantier initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Toutefois, en tant que parti de la majorité au sein de la première Chambre, nous avons voté pour le programme du gouvernement qui s’inscrit dans cette même philosophie. Cela étant, notre rôle serait tantôt de supporter le gouvernement dans ce sens en apportant des propositions et des orientations, tantôt en contrôlant l’efficacité de sa marche vers l’atteinte de cet objectif escompté.
L’une des forces majeures du parti est sa proximité avec les populations. Comment comptez-vous maintenir le lien avec les citoyens ?
Vous savez, depuis toujours le maître mot au sein de notre parti a été «l’écoute». La nouveauté c’est qu’avec la couverture médiatique de toutes les actions menées par le parti dans ce sens, certains pensent que c’est une nouveauté. Je peux vous confirmer que depuis plus de 5 ou 6 ans, les grandes orientations du parti sont fondées sur l’écoute interne des différents militants et externes, auprès du citoyen. La logique Top-Down fait partie de l’ancienne école et cela partout dans le monde pas uniquement au Maroc. Ceci dit, nous sommes toujours proches du citoyen et à la page de toute l’actualité sur le terrain. Nous sommes conscients au sein du parti que c’est le nerf de la guerre en matière de restauration de la confiance du citoyen marocain dans les institutions politiques.
Quelle place pour les femmes élues dans le groupe parlementaire du RNI?
Nous sommes un groupe de 16 femmes, des femmes qui ont su décrocher un siège au Parlement vu leur militantisme, leur parcours et leur compétence. Au sein du Parlement la femme rniste est présente activement au sein du bureau et des différentes commissions. Nous sommes représentées dans la vice-présidence de la première Chambre, dans la présidence de la Commission des affaires étrangères et dans les bureaux de certaines commissions.
Certes, nos aspirations demeurent plus grandes mais je pense que la fibre féminine au sein du groupe est motivée pour servir sa patrie dans n’importe quelle position. Objectivement, l’équipe des femmes rnistes a rapidement pu se distinguer par sa productivité et son assiduité. Bien qu’elles soient toutes parlementaires pour la première fois.