Politique

Visite officielle du Roi Felipe VI d’Espagne au Maroc: Sous le signe de la fraternité

© D.R

C’est dans la normalité. Entre le Maroc et l’Espagne, les relations sont tellement profondes qu’il était évident que  la première visite à l’étranger hors Union européenne du nouveau Roi d’Espagne Felipe VI est réservée au voisin du sud.  Cette visite officielle de deux jours,  les 14 et 15 juillet, revêt plusieurs symboliques.

D’abord, elle consacre la place de choix qu’occupe le Royaume dans la politique étrangère espagnole. Ensuite, elle intervient à un moment clef de l’histoire des deux pays dont les relations ont atteint un grand niveau d’excellence dans tous les domaines. En effet, malgré quelques moments difficiles, très vite dissipés, entre Rabat et Madrid, les relations bilatérales entre les deux pays sont très solides.

Placée sous le signe de la performance et de l’efficience, la coopération entre le Maroc et l’Espagne ne souffre aujourd’hui aucune ombre. C’est dans cette optique qu’il faut interpréter cette visite officielle du Souverain espagnol, très importante et pour Rabat et pour Madrid. D’abord, il y a les liens d’amitié profondes liant les deux maisons royales. Ce n’est un secret pour personne et le Roi Juan Carlos, qui a abdiqué, et le nouveau Roi Filipe VI ont un amour particulier pour le Maroc et la famille royale avec laquelle ils entretiennent d’excellentes relations.

Cette histoire commune, ce partage de valeurs humaines et politiques ancrées dont les relations des deux monarchies, ont, au fil des décennies, donné corps à un partenariat économique des plus importants. Dans ce sens, la qualité des relations bilatérales développée par les deux pays a tellement évolué, au cours des dernières années, pour faire de l’Espagne en 2012  le premier partenaire économique du Maroc. Le Maroc et l’Espagne sont aussi les premiers partenaires au niveau commercial. Plus de 800 entreprises espagnoles sont installées au Maroc et emploient des milliers de personnes.

Dans cette configuration, le Maroc est le deuxième client le plus important de l’Espagne hors Union européenne, juste derrière les Etats-Unis. Avec un total de 5,508 milliards d’euros de valeur des exportations espagnoles vers le Maroc en 2013, le Maroc demeure la première destination africaine et arabe des exportations espagnoles grâce à plus de 20.000 entreprises qui exportent leurs produits vers le Maroc. Sans oublier que le Royaume attire 52% des investissements espagnols en Afrique. Dans le domaine de la coopération au développement, Madrid consacre chaque année plus de 60 millions d’euros en dons, subventions, microcrédits et coopération financière.

Cela implique une coopération accrue dans d’autres domaines clefs comme le tourisme. L’Espagne a mis l’accent ces dernières années sur l’augmentation des liaisons aériennes entre les deux pays, dont le nombre s’est multiplié par quatre. Il faut ajouter que depuis que la crise financière s’est installée en Espagne, plus de 5.000 Espagnols ont trouvé du travail dans le Nord du Maroc, dans différents secteurs. C’est dire que plus que jamais, Rabat est incontournable pour Madrid.

L’autre domaine où le Maroc et l’Espagne développent une coopération d’excellente facture demeure la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Comme le soulignent les médias espagnols, à l’occasion de la visite du Roi Felipe VI au Maroc,  la «coopération policière et sécuritaire pour combattre ces deux phénomènes mérite d’être saluée dans les deux pays».

Sur le plan militaire, plusieurs opérations conjointes ont lieu durant l’année entre les armées marocaine et espagnole, des échanges de technologies, d’expertise et de stratégie dans tout le pourtour méditerranéen et maghrébin. Sans oublier que dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine, le Maroc remplit avec efficacité son rôle dans une stratégie commune d’abord avec Madrid, ensuite avec Bruxelles.

Sur d’autres niveaux, entre Rabat et Madrid, les intérêts sont immenses.
La coopération culturelle entre le Maroc et l’Espagne, par exemple, est une priorité. Il faut ici citer la coopération entre les universités, la mise en place de programmes en matière de recherche scientifique et aussi dans le secteur archéologique, qui traduit cette histoire commune entre les deux nations, à travers un héritage séculaire où les influences marocaines et andalouses sont toujours présentes.

Plus que jamais, Rabat et Madrid forment un axe résolument tourné vers l’avenir. Se basant sur leur proximité, leur voisinage, une situation géographique commune et un rôle stratégique de premier ordre, le Maroc et l’Espagne comptent consolider leurs rapports pour un essor commun.

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