«La naissance de notre association remonte à 2006. En ces temps-là, nous avions bénéficié d’une formation organisée par la Chambre de commerce, d’industrie et des services d’Agadir et qui s’inscrivait dans le cadre du développement de l’entreprise féminine», souligne Houria Oumchich, porte-parole de l’association.
«Quand une deuxième formation du même genre a été organisée, nous avons décidé de créer l’association pour le développement de la femme entrepreneur du Sud», ajoute-t-elle.
«C’est par son intervention dans le cadre économique que celle-ci va se faire connaître et bénéficier à toutes les femmes qui désirent développer leur savoir-faire et donner le meilleur d’elles-mêmes », souligne, pour sa part, Nadia Dounimri, une autre conseillère de l’ADFES.
«J’ai toujours aimé confectionner des articles de décoration en utilisant tous les matériaux qui me tombaient sous la main et ma participation à cette association m’a permis d’exposer mes travaux», poursuit-elle.
Pour cette association qui bénéficie aux femmes de la région qui confectionnent divers produits du terroir : l’huile de l’arganier et les produits cosmétiques à base de cette huile et de plantes médicinales, ainsi que le couscous, les gâteaux, etc, le défi à relever est immense. «Les femmes de la région souffrent de l’analphabétisme et de la non structuration de leurs entreprises», déclare Mme Oumchich, tout en insistant sur le rôle primordial que peut jouer la femme dans le développement du tissu économique régional et national si on lui offre la formation et le soutien nécessaires. «Les femmes de la région font ce qu’elles peuvent avec les moyens de bord et en travaillant à la maison ou, pour celles qui ont les moyens, dans des locaux minuscules comparativement à leurs espérances», explique-t-elle. A ce propos, elle cite, entre autres handicaps, l’analphabétisme, l’éloignement géographique, l’inaccessibilité des données statistiques et de renseignements fiables sur leurs secteurs d’intervention. «Ces problèmes bloquent le développement de la femme dans le Sud», poursuit-elle. «Le constat majeur qui nous désole, c’est de voir que l’entrepreneuriat rural demeure incompatible avec les standards et normes modernes. De plus, l’entrepreneuriat rural répond à peine aux besoins de la population locale, alors que nous estimons qu’il peut jouer un rôle plus consistant et permettre d’améliorer davantage les conditions de vie des gens», souligne-t-elle.
Pour les membres de cette association, le défi à relever consiste à convaincre les femmes de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et d’apprendre à gérer leurs potentiels et à en bénéficier le plus possible. «La région dispose d’un grand potentiel au niveau des ressources humaines mais également au plan économique ; c’est pourquoi nous appelons toutes les femmes de la région à se mobiliser et à oser s’émanciper et perfectionner leurs connaissances», conclut-elle.