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Agadir : quand les lettres se joignent aux couleurs

© D.R

Marqué par une quête identitaire, l’artiste plasticien Mohamed Serraji s’invite dans l’univers des lettres. Ce voyage au monde des signes nous est relaté dans un monde de couleur où les lettres de «Tifinaghes» habitent en silence le fond des toiles. Pour Serraji, le périple dans le monde des signes est une révélation. Un monde de découverte où les lettres échappent à l’écrit et se prêtent au dessin, dans un moment de transe artistique intitulé «Identité et diversité». L’artiste Serraji use de la lettre et produit un univers de quête où les signes calligraphiques révèlent une identité, une histoire et un patrimoine : « Tamzgha ». «Je souhaite soulever qu’il existe une peinture du signe qui veut signifier l’amazighité, Tamazra et identité marocaine. Je ne veux en aucun cas être prétentieux, mais j’aspire, à travers mes travaux, à l’éveil de l’âme de ma culture», explique Mohamed Serraji. Dans cet espace matriciel de forme et de couleur, l’artiste tente de revaloriser et de redonner forme à une identité culturelle riche. Cette recherche est un devoir pour l’artiste : «tel est le but final de l’art, tel est l’effet qu’il doit chercher et obtenir», souligne Serraji. En effet, le besoin de peindre se joint à l’envie de révéler au grand jour la diversité d’une culture : «Je peins, d’abord, parce que c’est un besoin vital pour manifester mes pensées et impressions et pour façonner mon style», confie-t-il. Cependant, dans cette dynamique artistique on décèle aussi un autre besoin, celui de s’identifier : «Je peins pour évoquer, valoriser et concrétiser mon identité culturelle: Amazighité et Islam», déclare Serraji. Dans cet univers de peinture et d’écriture où règnent « l’abbajadia arabe» et «le Tifinagh», l’artiste retrace l’histoire d’une culture dans un monde de lettres et de couleur. «Mes travaux sont basés sur la calligraphie « Tifinagh» et la lettre arabe «abbajadia» par lesquels j’essaye de suggérer le côté séculaire, antique et millénaire des composantes de notre identité, donc de notre histoire dans sa riche diversité. La culture a une valeur intrinsèque aussi bien pour le développement que pour la cohésion sociale et la paix», explique Serraji. Par ailleurs, les lettres de «Tamzgha» et les lettres arabes cohabitent sur la même surface. Les lettres diverses se joignent dans un même mouvement et retracent cette diversité de la culture marocaine. Mohamed Serraji a ainsi ouvert aux passionnés des arts plastiques une porte sur la mémoire d’une culture séculaire. En effet, les travaux présentés sont une conciliation de deux éléments d’une culture diverse en réalité et sur les toiles. Ainsi, la démarche de Serraji nous invite à relier les lettres de deux cultures pour relire l’histoire et construire un ailleurs où se reproduient la diversité et le respect des cultures.

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