Au cœur du Haut Atlas, à plus de 3.000 mètres d’altitude, s’est tenue, les 10, 11 et 12 octobre 2025, la troisième édition du Trail Atlas Marathon, une épreuve de course en montagne regroupant quatre parcours adaptés à différents niveaux de coureurs et de coureuses. Organisée par l’Association Vivante, cette manifestation sportive s’était déroulée dans la «Vallée Heureuse» d’Aït Bouguemez, en plein cœur du Géoparc M’Goun, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
L’objectif de l’Atlas Marathon est de faire découvrir la beauté naturelle et culturelle du Maroc aux passionnés de trail, qu’ils soient marocains ou étrangers. Accessible à tous, cette compétition a offert une immersion unique dans la culture amazighe et son patrimoine vivant. Devenue un rendez-vous majeur du calendrier national du trail running, elle s’adresse aussi bien aux amateurs qu’aux athlètes confirmés, avec des circuits et des distances adaptés à chaque niveau.
L’événement s’est également inscrit dans une démarche durable, en prônant la préservation de l’environnement et le dialogue interculturel. Fort du succès de ses précédentes éditions, l’Atlas Marathon s’impose désormais comme une rencontre où sport, nature et culture ne font qu’un.
Trois athlètes du Team Gozalbo – Zaid Ait Malek, Paula López et Montse Martínez ont partagé leurs impressions sur cette aventure qui dépasse le simple défi sportif pour devenir une véritable expérience humaine et culturelle. Cette édition s’était distinguée par une participation accrue d’athlètes internationaux, élargissant encore sa portée. Pour Zaid Ait Malek, coureur d’élite originaire de ces montagnes, l’Atlas Marathon représente bien plus qu’une compétition, «c’est la montagne où je suis né, et je suis fier de voir des athlètes venus du monde entier courir ici», a-t-il confié. Il décrit l’Atlas comme un véritable «paradis» aux sommets de 4.000 mètres, aux cascades spectaculaires et aux sentiers exigeants, loin des clichés limitant le Maroc à son désert.
La coureuse espagnole Paula López a partagé cet émerveillement : si les paysages sont d’une beauté hypnotique, le terrain exige une attention constante. «On ne peut pas trop se laisser distraire par le panorama : le parcours exige une vigilance de chaque instant», a-t-elle expliqué. La montée initiale de dix kilomètres, avec un fort dénivelé et une altitude élevée, avait été pour elle le moment le plus difficile avant d’atteindre la crête à 3.500 mètres, où la gestion de la respiration et de l’effort est devenue essentielle.
Tous les participants ont évoqué la majestueuse crête du M’Goun et sa succession de sommets dépassant les 4.000 mètres. Zaid y voyait la vue la plus emblématique du parcours, tandis que Montse Martínez la décrivait comme un décor «lunaire», aux couleurs changeantes à mesure que l’on descendait vers la forêt.
Pour Zaid, la véritable richesse de l’Atlas Marathon résidait dans la rencontre avec les habitants : «Voir les enfants, partager avec les familles… Les gens accueillent les visiteurs à bras ouverts», a-t-il ajouté. Paula a souligné, elle aussi, la chaleur de l’hospitalité amazighe et l’implication remarquable de l’organisation. Montse, déjà familière du Maroc, a ajouté : «Dans la montagne, où que vous alliez, on veille toujours sur vous».
Située à près de 160 kilomètres au sud de Béni Mellal, la vallée d’Aït Bouguemez, surnommée la «Vallée Heureuse», offre un cadre d’exception à la compétition. L’altitude représentait un défi majeur : une grande partie du parcours se situait au-dessus de 2.000 mètres, avec plusieurs segments culminant à plus de 3.000. Le climat, parfois imprévisible, ajoute une dimension supplémentaire, oscillant entre chaleur douce et chutes de neige, comme l’année précédente.
Afin de permettre à chacun de découvrir la région, plusieurs parcours ont été proposés : 42 km (3.500 m D+/D-), 27 km (2.900 m D+/D-), 21 km (680 m D+/D-), 10 km (450 m D+/D-) ainsi qu’une course destinée aux enfants. Plus qu’un simple défi sportif, l’événement a constitué une véritable immersion culturelle, ponctuée de spectacles et d’animations traditionnels mettant à l’honneur la culture berbère. Montse s’est réjouie notamment de la progression de la participation féminine : «C’est merveilleux de voir de plus en plus de femmes locales courir et s’impliquer».
Zaid a rappelé enfin que cette course a servi aussi d’inspiration pour la jeunesse locale : «L’an dernier, beaucoup d’enfants ont participé à une course de 2 kilomètres, suivant l’exemple des athlètes venus du monde entier». Tous trois se sont accordés à dire que l’expérience avait été unique, enrichissante et sécurisée. Et Zaid de conclure avec un sourire : «Ici, personne n’a peur : c’est l’une des régions les plus sûres. On pourrait même dormir dehors sans crainte… sauf qu’on vous inviterait toujours à entrer».
Notons que cet évènement sportif a accueilli près de 1.000 compétiteurs venus du monde entier (Maroc, France, Portugal, Espagne, Belgique, Italie, Pays-Bas, Autriche, Suisse, Allemagne, République Tchèque, Royaume-Uni, et même d’Australie et des États-Unis), avec une participation privilégiée de la femme.













