Vingt-sept bénéficiaires issus de vingt associations de la province de Jérada ont participé les 6, 7 et 8 avril 2007 au complexe des œuvres sociales de cette cité minière à une session de formation inscrite dans le cadre du programme d’encouragement aux activités génératrices de revenus et d’initiatives privées. Cette manifestation, soutenue par l’Agence de développement de l’Oriental a été organisée par l’association «ISSAAF Jérada solidarité et développement». Les participants ont été initiés aux différentes techniques d’appropriation des outils de montage de projets éligibles. Cette formation vise à familiariser les attributaires aux procédures d’octroi de crédits et la réussite des projets. Au cours de cette session de formation deux stratégies de gestion ont été expliquées aux initiateurs de projets : la transformation d’un simple projet classique en projet exécutable et fructueux et l’acquisition des outils de contrôle pour les procédures de financement.
Selon Ahmed Elmalki, animateur de ces trois journées de formation, «le bénéficiaire du financement (donné sous forme de crédit), doit être en mesure d’identifier la spécificité de son projet afin de le parfaire selon une phase d’identification qui prend en considération l’analyse des objectifs, la spécification des problèmes et l’élaboration des stratégies d’identification de son projet». Après cette phase l’instigateur doit être en mesure de planifier son projet conformément à une procédure basée sur des indices palpables et objectivement vérifiables. Il ne suffit pas de vouloir faire, mais surtout rentabiliser son action. «C’est notre problème majeur, nous les jeunes femmes non habituées aux réalités de l’offre et de la demande», affirme la représentante de l’Union de la femme marocaine à Aïn Bani Mathar, Chouchane Bouane, avec une touche d’espoir dans ses propos et une forte envie de réussir son projet à l’instar de plusieurs femmes de sa région qui ont déjà réalisé leurs propres projets.
Cette formation vise le renforcement des capacités des acteurs de la société civile lors des différentes étapes du cycle de projet. La somme allouée est tributaire de la qualité du projet proposé. Elle est de l’ordre de 30000 dirhams pour les individus et de 80000 dirhams pour les coopératives. «Notre objectif est de qualifier les associations pour mieux s’intégrer dans le processus de développement que connaît la province de Jérada. Il ne suffit pas d’octroyer des crédits, il faut encore les suivre selon une approche incitative qui les pousse à mieux faire», précise Mahmoud Allioua, président de l’association “ISSAAF“ Jérada solidarité et Développement.
Selon la terminologie spécifique à ce type de développement, «une activité génératrice de revenus et de développement (AGRD) est une activité qui consiste à produire des biens ou services, et à transformer des produits en vue de les vendre», contrairement aux projets d’infrastructures sociales de base (édification des écoles, approvisionnement en eau potable, électrification des communes, etc.), dont la communauté bénéficie et qui ne génèrent pas de revenus directement exploitables. L’AGRD ne bénéficie qu’à une partie de la communauté, en premier lieu, ceux qui vont la mettre en œuvre, à savoir les promoteurs, les micro-exploitants ou les micro-entrepreneurs sous forme de très petites entreprises (TPE). En second lieu viennent les coopératives et associations de micro Entrepreneurs. Ces activités tirent leur revenus du marché et obéissent donc à la loi de l’offre et de la demande.
Dans la même foulée, Dehmani Abdelkader, cadre associatif de la ville de Guenfouda, explique que «toute la province de Jérada est en phase de décollage socio-économique et que ce type de formation ponctuée d’aide au montage de projet est une initiative louable». «Ces formations auxquelles ont pris part les représentants des associations locales, affirme-il, visent le renforcement des capacités des acteurs de la société civile sur les différentes étapes du cycle de projet».