ALM : quel est le rôle de l’Institut de recherche pour le développement?
Henri Guillaume : L’Institut de recherche pour le développement, un établissement public scientifique français, remplit trois missions fondamentales : la recherche, l’expertise et la formation. Présent en Afrique, dans les pays du pourtour méditerranéen, en Asie, dans l’Océan Indien, en Amérique Latine et dans le Pacifique, l’IRD conduit des recherches pour contribuer au développement des pays du Sud. Ses recherches sont centrées sur les relations entre l’homme et son milieu dans les régions tropicales et méditerranéennes, dans la perspective d’un développement durable.
Quelle est exactement la mission de votre centre au Maroc?
Notre coopération avec le Maroc, qui est ancienne, d’ailleurs, connaît depuis l’an 2000 environ une très forte dynamique marquée par la création en 2005 à Rabat d’une Représentation officielle de l’Institut près de l’ambassade de France. Ce qui vient témoigner de la volonté partagée avec les autorités marocaines de promouvoir d’actifs partenariats dans le cadre global de l’intense coopération scientifique et culturelle entre les deux pays. Près d’une trentaine de programmes conjoints de recherche répondant à des axes prioritaires de la stratégie de recherche du Maroc est en cours de réalisation avec plusieurs universités, établissements scientifiques et opérateurs régionaux, comme les Offices de mise en valeur agricole ou les Agences de bassins hydrauliques. Ils portent sur plusieurs domaines, dont la gestion de l’eau, des ressources sylvo-pastorales, les biotechnologies pour l’environnement, la production végétale et agricole. L’objectif est aussi de soutenir des activités de formation (masters, écoles doctorales), de créer des structures mixtes internationales de recherche et d’inscrire nos coopérations dans une dimension internationale et euro-méditerranéenne.
Quelle est l’importance du programme de la gouvernance de la biodiversité que vous avez débattu lors de ce séminaire qu’a abrité Ouarzazate?
Ce séminaire GOVBIO place les sociétés locales au centre de la réflexion, à travers la prise en compte des spécificités sociales, des usages et des savoirs locaux, mais aussi en associant les acteurs notamment les éleveurs au processus d’élaboration de propositions et d’aide à la décision. Et ce, pour une meilleure gouvernance des ressources naturelles et des territoires. Ce séminaire montre aussi la volonté de différents opérateurs (ORMVAO, direction de l’élevage, établissements, comme l’ENFI, programme CBTHA/ PNUD, IRD, …) de coordonner davantage leurs initiatives et de travailler ensemble afin de mieux répondre aux besoins de recherche au service du développement des populations concernées. Sur la base du programme en cours, des perspectives ont également été abordées pour mettre en place des dispositifs renouvelés de gouvernance territoriale et de création d’observatoires permettant le suivi des actions engagées et leurs interactions avec l’état de l’environnement et de la biodiversité.
• Propos recueillis par
L’Houssaine Oulbaz