La culture hassanie a été au cœur du débat lors de la conférence tenue dimanche dernier à Laâyoune. Placée sous le thème «La culture hassanie, entre particularité et ouverture», cette rencontre a été initiée par le Centre académique des recherches et des études hassanies. Ce rendez-vous culturel a réuni un certain nombre de spécialistes et de chercheurs venus partager leurs idées et expériences concernant ce patrimoine qui reflète la richesse de la culture marocaine.
Intervenant à cette occasion, Lhbib Aydid, écrivain et membre de l’Union des écrivains du Maroc (UEM), a souligné l’importance de la culture hassanie, devenue actuellement un outil indispensable qui permet de sauvegarder l’histoire de cette région du Royaume. Selon cet intellectuel, la culture hassanie a connu un essor considérable depuis les années quatre-vingt, notamment avec la parution de quelques ouvrages traitant de ce patrimoine. Mais cela reste insuffisant. En effet, et toujours selon M. Aydid, la rareté des publications demeure l’obstacle majeur qui freine l’épanouissement de ce patrimoine. Et cela malgré certaines initiatives timides comme celle de l’Agence de promotion des régions du sud marocain qui a porté en 2006 sur la publication de certains ouvrages traitant cette culture.
A en croire ce chercheur, le patrimoine culturel sahraoui se compose de trois parties, dont le patrimoine archéologique qui remonte à la période avant JC.
La région compte plusieurs sites archéologiques comportant essentiellement des gravures rupestres. Iouraghne, Loumat Al-Asi, et Khnifissa figurent parmi les sites les plus connus dans la région. La deuxième partie concerne le patrimoine écrit qui demeure très rare. En effet, même si certaines personnes disposent de manuscrits importants et qui remontent à des siècles, elles préfèrent les garder pour elles au lieu de les mettre à la disposition d’un musée. Le troisième composant de ce patrimoine est la culture orale, représentée à travers les contes, les proverbes, la danse et la poésie. Ces éléments témoignent de la richesse des récits et de l’imaginaire développé de la population sahraouie.
Pour les participants à cette conférence, la culture hassanie demeure cependant inconnue. Elle encourt même plusieurs risques. Dans ce cadre, Brahim Larzal, chercheur et président de la commission culturelle du Conseil consultatif des affaires sahariennes (Corcas), a mis l’accent sur la richesse de la culture hassanie qui a imprégné, selon lui, les autres composantes de la culture marocaine.
A l’issue de cette conférence, plusieurs recommandations ont été formulée, notamment la création d’une Caisse régionale pour appuyer les recherches culturelles, la formation d’experts dans le domaine archéologique, l’instauration d’un dictionnaire du dialecte hassani, la programmation de prix annuels de cette culture, ainsi que l’encouragement des détenteurs des manuscrits historiques à les faire publier.