Selon une étude élaborée récemment par le Conseil régional de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra, les camions frigorifiques transportant les poissons du sud marocain, vers les unités industrielles situées au nord du Royaume causent des dégâts importants aux infrastructures routières, ce qui risque de mettre en péril la vie des utilisateurs de cette route, qui connaît quotidiennement des accidents graves, notamment en cette saison estivale. Cette étude montre que les camions frigorifiques laissent couler en permanence un liquide graisseux, qui constitue la cause principale des accidents de circulation et des glissages des véhicules. Ce liquide est également à l’origine de la pollution de l’environnement, menaçant les lacs, les espaces verts et les terres cultivables.
A en croire cette étude, plus de 400 camions frigorifiques traversent quotidiennement la route du Sud, ce qui montre l’ampleur et la gravité de ce problème, qui doit être pris au sérieux par les autorités compétentes. Ce qui aggrave la situation, c’est que malgré la construction des emplacements spéciaux, pour dégager les camions de ce liquide, souvent les transporteurs n’y recourent pas, d’où la nécessite de l’adoption d’un arsenal juridique, qui les oblige de dégager les liquides dans les emplacements prévus pour cette opération.
Cette étude recommande l’application de sanctions sévères à l’égard de ceux qui ne respecteraient pas la nature , le lancement d’une campagne de sensibilisation auprès de transporteurs, la nomination d’un expert pour procéder aux analyses nécessaires, l’élaboration d’une étude technique sur les critères exigés pour la détermination des points de déchargement de cette eau, et le contrôle des camions frigorifiques. Ces camions frigorifiques transportent les poissons dans trois des plus grands ports du Royaume, à savoir celui de Dakhla, Laâyoune et Tan –Tan. Le premier port est destiné essentiellement au trafic lié à la pêche ,dans cette zone considérée comme l’une des plus poissonneuses du Royaume. Une enveloppe globale de 475 millions de dirhams lui a été consacrée dont 60 millions de dirhams pour la zone industrielle.
Pour celui de Laâyoune, il a été mis en service en 1986 pour assurer l’approvisionnement des régions du Sahara d’une part, et d’autre part pour valoriser les ressources halieutiques et minières de la région. En mars 2006, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a procédé à l’inauguration de l’extension de ce port, dont les travaux ont coûté plus de 280 millions de dirhams. Pour le port de Tan-Tan il été construit en 1977, et pour lutter contre l’ensablement qui perturbait l’exploitation et l’amélioration des conditions d’accès et d’augmenter la capacité d’accueil du port, des travaux d’extension des installations de ce port ont été réalisés pour un montant total de 198 millions de dirhams. Le trafic global des ports de Tan-Tan, Laâyoune et Dakhla est passé de 1,6 millions de tonnes seulement en 1990 à environ 5 million de tonnes en 2006, soit une évolution moyenne de 7% annuellement.
Selon l’Office national des pêches (ONP), durant les six premiers mois de l’année courante les ports de Tan-Tan et Laâyoune ont représenté à eux seuls 50% du volume global des débarquements de la pêche artisanale et côtière, et 27% de sa valeur. Ils ont enregistré une production de 148.000 tonnes pour une valeur de 627 millions DH, soit une augmentation respectivement en poids et en valeur de 14 et 60%.