Colmina Tardes, Colmina Bikha, Roitro et Kharsito. On appelle ainsi les quartiers espagnols à Laâyoune. Hérités de l’époque de la colonisation espagnole du sud marocain, les quartiers espagnols constituent aujourd’hui une partie de la mosaïque architecturale de la capitale du Sahara marocain. Une mosaïque née du mariage entre la culture marocaine sahraouie et la culture espagnole.
Une trentaine d’années déjà pendant lesquelles Laâyoune a su préserver jalousement cet héritage architectural espagnol, qui se présente à travers de petites maisons en forme de demi-cercle. Une architecture qui a l’avantage de garder une température moyenne à l’intérieur des maisons tout au long de l’année. «Cela fait maintenant plus de trente-cinq ans que je vis dans une maison espagnole. Je m’y suis tellement habité que je ne pourrais jamais m’en séparer», confie à ALM Mohamed Ould Fal, un habitant. Malgré les changements intervenus dans le mode de vie de la population locale, depuis le départ du dernier soldat espagnol du Sahara, ces maisons sont restées éternellement jeunes. Les visiteurs de Laâyoune n’y échappent pas. Il arrive même que certains Espagnols que ce soit des particuliers ou des anciens soldats viennent dans ces quartiers pour se rafraîchir la mémoire en contemplant ces architectures qui conservent leurs souvenirs.
A proximité de ces quartiers se sont implantés d’autres inspirés des traditions marocaines, ainsi que de grands immeubles offrant à Laâyoune un paysage architectural où fusionnent tradition et modernité. Vous êtes tenté par une visite ? «A première vue, on croirait que ces maisons sont étroites. Alors qu’en réalité, c’est tout à fait le contraire ! On y trouve de grandes chambres ainsi qu’un grand hall et certaines de ces maisons s’étendent sur une superficie de 150 mètres carrés», explique l’un des propriétaires. L’attachement de certains Espagnols à cette ville marocaine notamment ceux ayant résidé, par le passé, dans cette région, les pousse à s’y rendre de temps à l’autre. L’empreinte des ces quartiers espagnols est indélébile. La majorité est surtout impressionnée par le développement de l’urbanisation rapide que connaît Laâyoune en si peu de temps. Près d’un de ces quartiers espagnols, on trouve un lieu de culte catholique qui est la seule église que compte Laâyoune. Il s’agit d’une cathédrale bâtie par les Espagnols. Elle est aujourd’hui très fréquentée par les visiteurs, ainsi que par les chrétiens de différentes nationalités. Laâyoune devient ainsi un exemple de la cohabitation entre l’islam et les autres religions dans cette partie du Royaume.