Les participants à un séminaire sous le thème «Genre et entreprises : contribution à la performance économique», tenu mardi à Casablanca, ont plaidé pour une institutionnalisation des mesures de lutte contre les pratiques de discrimination entre homme et femme au sein des entreprises. Les mentalités faisant obstruction à la participation des femmes sur le même pied d’égalité que les hommes à la gestion de l’entreprise sont dépassées et doivent changer, ont-ils soutenu.
Intervenant à cette occasion, la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Nouzha Skalli, a assuré que l’égalité du genre et la lutte contre toute sorte de discrimination entre homme et femme, que ce soit au niveau de la gestion des affaires publiques ou celui de la gestion des entreprises, constituent un souci majeur des services compétents de leurs départements. L’approche genre n’est plus une simple notion théorique au Maroc. Il s’agit d’une réalité tangible intégrée dans l’action politique du gouvernement, a-t-elle affirmé. Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Jamal Rhmani, a salué pour sa part cette initiative, soulignant que l’application et le respect de l’approche genre sont inclus, sans équivoque, dans les chapitres du nouveau Code du travail. Organisé par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et l’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc (AFEM), en partenariat avec la Coopération technique allemande (GTZ), ce séminaire a été enrichi par des exposés centrés sur les résultats des études conduites sur l’impact positif de l’action menée pour la réduction des disparités économiques et sociales entre femmes et hommes, et la pertinence de la prise en compte de l’égalité professionnelle en tant que facteur de performance pour les entreprises.
Les différents intervenants ont relevé au cours de cette rencontre que le salaire de base et la rémunération des compétences spécifiques sont plus élevés pour les hommes que pour les femmes. Ils ont montré, données statistiques de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à l’appui, que dans l’ensemble, les salaires moyens des femmes sont plus bas que ceux des hommes.
Pour motiver les entreprises à traiter hommes et femmes sur la base du principe de mérite au sein de l’entreprise, les séminaristes ont recommandé la création d’un label distinctif et de trophées récompensant les entreprises qui intègrent l’approche genre dans leurs systèmes de gestion.