Après El Jadida, Agadir, Tanger, Casablanca et Rabat, l’exposition « Au-delà des frontières» achève son périple marocain à Oujda. La cérémonie de vernissage, organisée conjointement par l’ambassade de suisse, l’Agence de l’Oriental et l’Université Mohammed Premier, a été présidée par Mohammed Ibrahimi, wali de la région de l’Oriental, en présence de Christian Dunant, ambassadeur de la République Suisse au Maroc. «Au-delà des frontières», unit dix photographes de différentes nationalités qui ont mémorisé par la photo la souffrance de l’homme à travers des reportages accablants réalisés sur les frontières. Ces frontières qui continuent à fasciner plus d’un, alors qu’un monde meilleur demeure ailleurs. Pourtant, si les objets et les hommes sont contrôlables et taxables, les idées sont libres et ne croient pas aux frontières. Tel est le message exprimé par les différentes photos exposées.
Intervenant à cette occasion, Mohammed Ibrahimi a expliqué que cette exposition «nous interpelle en tant que responsables et citoyens, car la photo exprime, avec exactitude et de manière saisissante, nos espoirs et nos désillusions». «L’immigration est un phénomène qui doit être appréhendé humainement, a-t-il poursuivi, il s’agit en fait de destinées troublantes en quête de vie décente». Le wali a expliqué que l’Oriental, «en tant que zone frontalière, vit au quotidien ce phénomène et l’effort consenti est accentué par la dimension humaine». Dans la même foulée, il s’est interrogé sur ce qu’on peut « proposer à des jeunes africains ou autres qui prennent le large au péril de leurs vies». «L’idéal, a-t-il dit, est d’aider ces jeunes à rester chez eux en les motivant d’une manière ou d’une autre». M.Ibrahimi a également précisé que le «Marocain est viscéralement attaché à son pays et exprime cela par son apport en devises qui permet de réaliser plusieurs projets de développement».
L’exposition «Au-delà des frontières» a été conçue sur demande du ministère suisse des Affaires étrangères et produite par «Prohelvetia», une fondation suisse pour la culture. Ces photographies, qui émanent de différents pays, relatent des faits marquants qui se sont déroulés entre 1995 et 2000.
Dans une déclaration à ALM, Christian Durant, a rappelé que «les frontières représentent un défi de taille pour l’ensemble de l’humanité et que dans les relations bilatérales entre la Suisse et le Maroc, il faut qu’il y’ait une étape pour les relations culturelles». Pour lui, au-delà de sa dimension culturelle, «cette exposition évoque un thème important pour tout le monde et touche notamment le Maroc et la Suisse». Il a également relevé que «la solution de l’émigration doit être globale par l’implication des pays développés dans des actions génératrices de ressources dans les pays d’origine».
Pour sa part, Omar Anane, vice-président de l’université Mohammed Premier, a noté que cette exposition interroge notre conscience, approuve notre sensibilité et montre des images poignantes de personnes qui tentent d’aller eu delà des frontières imaginées et faites par les hommes. «Cette exposition, a-t-il ajouté, nous oblige à rechercher, au-delà des clichés et stéréotypes, à mieux connaître ce phénomène».