Regrouper les élèves du monde rural dans des écoles dites écoles communautaires au lieu d’éparpiller les efforts de l’ensemble des intervenants dans l’acte pédagogique à travers des écoles du secteur scolaire et leurs classes satellites semble donner satisfaction au niveau de la province de Taourirt. C’est ce qui ressort de la visite organisée par la délégation du ministère de l’éducation nationale à une école communautaire de l’Arsaf pour s’enquérir de l’avancement des travaux dans la troisième expérience que connaît ladite délégation pour ce qui est des écoles communautaires. «C’est un nouveau choix et un nouveau concept pédagogique qui ambitionne de répondre aux critères de bonne gestion administrative et pédagogique. Il stipule aussi de rehausser le niveau des élèves et de combattre la déperdition scolaire qui est très élevée dans le monde rural», a expliqué Jamal Meziane, délégué du MEN à Taourirt. Et d’ajouter: «C’est aussi pour pallier un constat d’échec, car il est presque impossible de concrétiser nos ambitions dans des classes avec de multiples niveaux et avec moins de dix élèves. L’idéal serait de regrouper tous les élèves des alentours dans une seule école afin de remédier à une grande partie des problèmes que rencontrent les élèves de la campagne». Au fait, des classes avec un nombre réduit d’élèves et avec des niveaux différents ont toujours été décriées par les enseignants du primaire qui n’ont pas caché leur incapacité à répondre aux attentes de leurs élèves. La nouvelle école communautaire de l’Arsaf, commune rurale de Machraâ Hammadi, qui sera opérationnelle à partir de mars prochain, permettra de regrouper quarte secteurs scolaires avec leurs classes satellitaires. Une école qui servira de noyau de développement rural puisque d’autres services peuvent s’installer dans son sillage. La construction de cette école a nécessité un budget de 8.546.900 DH. Elle comprend 10 salles, une bibliothèque, une salle polyvalente, un internat de 120 lits avec dortoir pour 80 garçons et un autre pour 40 filles ainsi qu’un bloc administratif, un terrain de sport et une salle multimédia pour encourager les élèves à la pratique sportive et à la recherche scientifique. En pleine exploitation, l’école assurera l’enseignement à une vingtaine de classes. Elle peut aussi servir de noyau pour des activités parascolaires.
Par la multiplication des écoles communautaires, qui connaissent une réussite au niveau de l’Académie de l’Oriental, le ministère de l’éducation nationale veut assurer une scolarité en bonne et due forme aux populations rurales qui ont souvent mis en cause la qualité de l’enseignement dispensé à leurs enfants. Ainsi c’est toute la philosophie d’approche qui a changé. Au lieu que l’école aille à la rencontre des élèves ce sont ces derniers qui sont regroupés dans des écoles qui répondent aux critères de qualité et d’efficience. La présence permanente des enseignants qui n’auront plus à se plaindre du fractionnement des niveaux, l’amélioration du cadre d’apprentissage puisque les vétustes classes préfabriquées seront remplacées par des classes modernes et équipées sont autant d’atouts pour réussir cette expérience qui est à ses débuts et qui sera généralisée à partir de la prochaine rentrée scolaire.