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Une ville renaît de ses cendres

Les autorités régionales tentent de redynamiser l’économie de Jerada après la stagnation due à l’arrêt de l’activité minière. Une activité qui, durant sept décennies, était la seule activité économique de la province. Le nombre de personnes employées (5300) et l’importance de la masse salariale injectée dans l’économie locale (34 milliards de centimes) ont posé deux problèmes, d’une part, la réinsertion des mineurs dans des secteurs productifs et d’autre part la reconversion de l’économie de la province. Il fallait identifier de nouveaux secteurs porteurs pour les substituer à l’activité minière. Cette nouvelle approche a eu des retombées bénéfiques et a transformé une ville en faillite en vaste chantier. Les signes de la renaissance n’ont pas tardé à se manifester.
Pour valoriser les secteurs productifs, les pouvoirs publics et les collectivités locales ont consenti de grands efforts pour opérer une douce mais sure mutation et assurer, par la même occasion, le décollage socioéconomique par la consolidation de l’infrastructure de base. Le premier indice du changement escompté réside d’abord dans l’importance du budget d’investissement débloqué en faveur de cette province et qui est de l’ordre de 4.586.479.664,16 dirhams au titre de l’année 2006 et la première tranche de 2007. Jerada allait connaître un saut quantitatif et qualificatif.
Le second indice est d’ordre foncier grâce à la hausse spectaculaire que connaît l’immobilier. Un logement qui coûtait 250.000 DH juste avant la fermeture des mines et qui est tombé à 120.000 DH en 2003 est passé à 400.000 DH, selon les habitants. Le troisième indice est d’ordre démographique. La majorité des villes minières se «vident» après chaque fermeture de mine. C’est tout à fait le contraire pour Jerada qui a presque gardé la même densité de sa population : 59.000 habitants en 1994 pour 43.000 en 2004. actuellement, elle avoisine les 50.000 habitants. Le quatrième facteur de développement réside dans l’apport considérable des ressortissants de cette ville qui travaillent à l’étranger. Il fallait aussi penser à d’autres sources d’énergie en programmant la construction de la station thermo-solaire de Beni Mathar pour une somme de 4 milliards DH.
Ce projet qui est en cours de lancement est d’une capacité de 472 MW fournira au système interconnecté plus de 3500 GWh par an dont une part d’origine solaire. Un important budget fut accordé pour la dynamisation du développement social et humain. Cet effort concerne les secteurs vitaux de l’infrastructure de base (Routes : 98.935.700 DH ; eau potable : 34.024.056 DH; électrification rurale: 80.242.000 DH ; ainsi que la restructuration et la mise à niveau des villes: 137.767.000 DH. Sans oublier la valorisation des secteurs productifs, notamment l’élevage sur lequel compte la province et dont l’effectif du cheptel s’élève à 450.000 têtes. Les eaux et les forêts ont bénéficié de 18.482.678 DH pour repenser les parcours pastoraux et préserver la flore existante. De son côté, le complexe de l’artisanat qui est en cours de réalisation pour un budget de 9.966.000 DH participera à promouvoir l’activité artisanale par la mise en valeur de la laine locale, l’alfa et d’autres articles. Ces projets ont permis d’enregistrer d’importants progrès.

Les performances enregistrées
Couverture en réseau routier : 67%.
Couverture en réseau électrique : 75% pour atteindre 91% après l’électrification par kits solaires des foyers restants soit 356 foyers. Eau potable : 84%.
Couverture médicale : un médecin pour 2763 personnes. Taux d’analphabétisme : 41% contre 43% au niveau national pour un taux de scolarisation: 95% pour moins de 6 ans.

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