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«150 hôpitaux au Maroc ont été équipés de nos solutions de gestion»

© D.R

Pierre-Marie Lehucher, PDG de la société Berger-Levrault

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Rencontré en prélude de l’inauguration, tout récemment à Rabat, des locaux de l’éditeur de logiciels, Berger-Levrault, le PDG de cette société révèle les raisons du choix du Maroc. Il détaille la nature de l’offre de gestion par cet éditeur, notamment pour les hôpitaux marocains et les collectivités locales. L’occasion pour lui de se féliciter également de la formation d’autant de jeunes femmes que d’hommes par les écoles d’ingénieurs marocaines.

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ALM : Vous venez d’inaugurer vos locaux à Rabat. Dans quel contexte intervient cette installation ?
Pierre-Marie Lehucher : Berger Levrault, éditeur de logiciels, a commencé à s’intéresser au Maroc il y a plus de dix ans avec un double objectif. Il équipe de très nombreuses collectivités locales en France, en Espagne, au Canada et dans de nombreux pays d’Europe. Puis il a pensé que le Maroc était probablement un site ou pays d’installation cible pour ses activités pour y développer un partenariat avec le secteur hospitalier et les collectivités locales mais aussi pour y créer une équipe de développement de logiciels en partenariat avec le secteur universitaire local, les grandes universités de Rabat, de Fès et avec des écoles d’ingénieurs. Donc, cette agence qui siège au Maroc vient sanctionner toute cette stratégie. Pour nous, c’est un grand moment parce qu’au début nous n’étions que deux ou trois. Aujourd’hui, nous avons une centaine de collaborateurs à Rabat qui vont venir s’installer ici dont déjà à peu près de 70 à 80% sont arrivés.

Pourriez-vous nous révéler la nature de vos offres, notamment dans le secteur hospitalier au Maroc ?
Nous avons des activités et propositions de valeur dans ce secteur. La première c’est mettre en place, dans les hôpitaux, des outils de gestion qui permettent de faire la gestion de budget, de ressources humaines mais aussi la gestion des ressources, de patrimoine dans le but de l’optimiser, de rendre les structures hospitalières plus performantes, efficaces pour optimiser la consommation d’eau, de l’ensemble de produits qui permettent à un hôpital de fonctionner. Le deuxième objectif ce sont des outils qui permettent de mettre en place pour chaque patient des outils qui vont permettre de suivre leur dossier médical. Ce n’est pas encore tout à fait le cas au Maroc, mais c’est un axe de recherche que nous souhaitons développer avec le ministère de la santé.

Veuillez bien nous en révéler le bilan…
Ce sont 150 hôpitaux qui ont été équipés de nos solutions de gestion du patrimoine, des assets, ce qui est déjà un très grand succès en partenariat avec le ministère. Nous l’avons fait dans tous les hôpitaux du Royaume qui sont connectés à l’application centrale de gestion de maintenance pour pouvoir faire l’inventaire de l’ensemble des structures techniques hospitalières et de médecine.

Qu’en est-il des collectivités locales et quels sont vos différents partenaires?
Il y a 15 communes qui sont équipées de la gestion des interventions et des assets avec visite du matériel. Il s’agit de tout ce qui est gestion de la transformation de dématérialisation. C’est le cas par exemple de Casablanca qui est client. Nous avons aussi tout ce qui est gestion du citoyen via des applications mobiles pour les élus. C’est le cas des villes de Tétouan, Essaouira et Meknès entre autres. Ensuite, nous avons l’ONCF qui est client pour la gestion de maintenance de la LGV à la fois sur la partie ferroviaire et des infrastructures mais également sur les trains et le matériel roulant. Récemment, les hôpitaux utilisent la solution pour faire l’inventaire de l’ensemble du matériel technique médical. Pour ces hôpitaux, on doit optimiser, connaître le patrimoine, le taux de vieillissement du matériel technique, des scanners et pouvoir faire l’inventaire et les maintenir à moyen et long termes. Au Maroc, nous travaillons en amont à la transformation numérique du pays. L’idée est de voir de quelle manière nous pouvons travailler pour avoir des projets plus larges afin d’accompagner l’ensemble des processus pour les collectivités et les hôpitaux.

Avez-vous un retour à propos de l’impact sur le citoyen ?
Notre client c’est l’administration. Il y a 2.500 agents ou fonctionnaires qui utilisent quotidiennement les applications de Berger Levrault au Maroc et cela touche à peu près 15% de la population qui peut bénéficier des solutions que nous mettons à la disposition des communes et villes marocaines. Quant à l’impact c’est très concrètement de gagner du temps et surtout d’avoir de la continuité dans la formalité administrative. Quand on fait les dossiers papier, ils se perdent et l’information n’est pas capitalisée. La continuité de la prestation administrative n’est pas garantie alors que là elle est garantie. On n’a pas à refaire les choses. Une fois que c’est dans la machine, ça l’est pour une durée longue. L’objectif c’est qu’il faut que, progressivement, nous soyons capables d’équiper une très grande partie de la population jusqu’à même 45%.

Envisagez-vous d’attirer d’autres secteurs ?
Notre priorité c’est le secteur médicosocial. Il y a d’énormes besoins, notamment les personnes âgées et celui des collectivités locales sur lequel nous avons aussi beaucoup de projets de développement. Au-delà de ces secteurs, ce sont tous les secteurs industriels dès lors qu’il s’agit de délégataire de service public dans l’eau, l’assainissement, l’énergie, les transports…

Comment vous vous voyez peut-être dans cinq ans dans le Royaume ?
Le Maroc peut être une base de développement pour d’autres pays, notamment africains. Mais il est aussi pour nous une ressource extraordinaire parce qu’on a pu créer ici un centre de développement qui va être utile pour toutes nos autres implantations en Europe. Donc, pour nous le Maroc deviendra une grosse plate-forme de développement international pour l’ensemble des besoins des pays clients. Et peut-être qu’il y aura 200 à 300 collaborateurs davantage au Maroc.

Et quelle évaluation faites-vous de la numérisation au Maroc ?
Je trouve que cela a beaucoup progressé à la mesure du développement des réseaux, de la téléphonie mobile, d’Internet. Donc beaucoup de progrès ont été faits ces dernières années. Il faut maintenant passer à l’échelle, véritablement considérer que le numérique rend service aux gens. Dans les grandes villes cela sera facile, nous pensons que dans les 3 à 4 prochaines années, beaucoup de progrès seront faits. Dans les zones territoriales et rurales c’est un peu plus lent parce que cela dépend de l’éducation des personnes, de la formation. Il faut absolument que cela touche tous pratiquement.

Un dernier mot ?
Nous avons la chance d’avoir de très bonnes écoles d’ingénieurs au Maroc qui forment de jeunes femmes comme des jeunes hommes. Nous avons 50% d’hommes et 50% de femmes. Dans d’autres pays, comme en France, on souffre de la désertion des jeunes filles de ces formations digitales. Il n’y en a que 20% à 25% de jeunes filles qui s’intéressent aux formations dans le numérique. Au Maroc, ce n’est pas le cas, c’est une chance extraordinaire. Il faut en profiter puis s’assurer que cela continue. Pour rappel, c’est une équipe marocaine qui a remporté la semaine dernière le City’Zen challenge qui a mis en concurrence des écoles d’ingénieurs sur un projet bien défini.

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