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1,6 million d’agriculteurs et leurs familles, les premiers servis pour la couverture maladie

© D.R

Quatre conventions de partenariat signées mercredi à Rabat

Un plan d’action estétabli. Il comprend l’élaboration, outre des décrets, des listes des agriculteurs avant soumission à la Caisse nationale de sécurité sociale. Pour l’heure, 8.000 bénéficiaires sont inscrits dans ces listes.

Ce sont «1 million et 600.000 agriculteurs et leurs familles qui bénéficieront dans un premier pas de la généralisation de la couverture maladie». Le chiffre précisé, mercredi à Rabat, par Mohammed Sadiki, dénote l’importance de la population qui a grand besoin de cette couverture. Le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, qui s’exprimait en prélude à la signature de conventions de partenariat à cet effet, ne manque pas de préciser les fondements de cette démarche initiée d’abord par le Souverain dans le cadre de la généralisation de la protection sociale, ainsi que du programme gouvernemental, voire la stratégie «Génération Green». Le tout en détaillant la nature des bénéficiaires dans le monde rural en attendant de couvrir d’autres couches dans le même milieu.

Des agriculteurs, vétérinaires et topographes d’abord

Le ministre, qui s’appuie sur la loi-cadre 9.21 fixant la nature des prestations et leurs budgets entre autres, détermine les bénéficiaires dans un premier temps. Il s’agit des «agriculteurs, vétérinaires et topographes». «D’autres comme les ingénieurs et techniciens suivront dans une phase ultérieure», avance M. Sadiki. Pour ce faire, un plan d’action est, tel qu’il le détaille, établi. Il comprend l’élaboration, outre des décrets, des listes des agriculteurs avant soumission à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Pour l’heure, 8.000 bénéficiaires sont inscrits dans ces listes.

«Sur le plan technique, il est question de préciser les critères de calcul des contributions», ajoute-t-il en mettant en avant le travail important fait par son département et d’autres intervenants pour la mise à jour du Registre national agricole (RNA). Dans ce sens, il rappelle l’approbation par le Parlement du projet de loi-cadre 80.21 portant création de ce registre. «De nouvelles données sont à rassembler», enchaîne le responsable gouvernemental qui estime que les conventions signées le même jour sont également destinées à échanger des données.

Par la même occasion il annonce la création de divisions centrales et régionales en charge du RNA et de la protection sociale avec le concours d’autres intervenants comme l’ONCA. Le tout en aspirant à une pérennité du travail fait. «Ce n’est pas une mince affaire», poursuit-il en qualifiant celle-ci de processus de longue haleine. Et ce n’est pas tout. Tel que l’orateur l’indique également en allusion à l’identification des parcelles des terrains dont disposent les agriculteurs, «toute la technologie digitale sera utilisée, dont le satellite Mohammed VI, pour mettre en place un système avant-gardiste».

Les produits proposés par le Crédit Agricole pour les fellahs

De son côté, le président du directoire du Groupe Crédit Agricole du Maroc, Tarik Sijilmassi, explicite la nature de son apport en tant qu’intermédiaire financier. Dans cette relation, il est question de permettre le paiement des cotisations et de recevoir les prestations outre l’échange de données. Quant à son offre, elle consiste en un produit destiné au «prélèvement sécurisé sur 3 ans renouvelables». A cet effet, il annonce deux comptes. Il s’agit de «Hisab El Ard» (Le compte de la terre) qui est professionnel et «Hissab Eddar» (Le compte de la maison) qui, lui, est personnel. «Le premier est destiné aux prélèvements pour la CNSS. Il se veut également de créer une relation avec les agriculteurs en tant que citoyens. Quant au deuxième, il va recevoir les prestations pour que le fellah soit tranquille», détaille le banquier qui se félicite du recours au RNA et à l’ANCFCC pour sécuriser le positionnement géographique du fellah.

Une première chez l’ANCFCC

Egalement de la partie, le DG de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), Karim Tajmouati, estime que son partenariat avec le ministère «va permettre de mettre en connexion les bases de données liées au monde rural».

L’objectif de cette première démarche en son genre marquée par le recours au satellite Mohammed VI pour l’identification des terrains, étant, pour lui, de «créer un cadastre avec des indicateurs socioéconomiques adossés à la notion de parcelle agricole». Il saisit son passage pour révéler le chiffre de «180.000 titres fonciers produits chaque année dans le monde rural».

Cela étant, en marge de la rencontre, quatre conventions de partenariat ont été signées. Il s’agit d’une convention de partenariat entre le ministère et la CNSS, relative à l’échange de données dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire des agriculteurs, une convention de partenariat entre le ministère, la CNSS et le Crédit Agricole du Maroc qui porte sur le renforcement du dispositif de généralisation de la couverture médicale au profit des agriculteurs, une convention entre le ministère et Crédit Agricole du Maroc relative à l’échange des données agricoles et une convention de partenariat entre le ministère et l’ANCFCC relative aux données sur le foncier agricole.

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Les chiffres de Boubrik

Pour sa part, le DG de la CNSS, Hassan Boubrik, qui espère «terminer l’inscription de fellahs» à fin mai, détaille le procédé de calcul des cotisations. Pour les agriculteurs tout comme d’autres catégories, la cotisation commence à «117 DH», soit environ un multiple d’environ 0.7 du SMIG. Cette cotisation comprend le remboursement des soins dentaires, lunettes et chirurgies à une hauteur allant de 70% à 100% pour certaines interventions et pathologies lourdes.

Aussi, une retraite est optionnelle en attendant sa généralisation aussi. Pour rappel, les fédérations présentes à l’événement comme Lahbib Bentaleb, président de la Fédération des Chambres d’agriculture du Maroc (FeCAM), et Mohamed Ammouri, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et de développement rural (COMADER), ne manquent pas de se féliciter de cette initiative attendue depuis si longtemps de par les efforts et la contribution de la population des fellahs à la sécurité alimentaire du pays et des citoyens.

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