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193.000 enfants font un travail dangereux

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Les résultats de l’enquête révèlent qu’en 2015, 193.000 enfants, âgés de 7 à 17 ans, sont concernés, soit 59% des enfants au travail et 2,9% de l’ensemble des enfants de cette tranche d’âge.

Suite à l’analyse des données de l’enquête nationale sur l’emploi, le HCP dresse le bilan de la situation du travail dangereux des enfants. Les résultats de l’enquête révèlent qu’en 2015, 193.000 enfants, âgés de 7 à 17 ans, sont concernés, soit 59% des enfants au travail et 2,9% de l’ensemble des enfants de cette tranche d’âge.
Ces données sur le travail dangereux des enfants âgés de 7 à 17 ans ont été révélées, pour la première fois, par le Haut-Commissariat au Plan, à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée le 12 juin. Ainsi, ce type de travail s’élève à 80% dans le milieu rural. 78% des enfants de sexe masculin sont concernés alors que 75,3% de ces enfants sont âgés de 15 à 17 ans.  Dans le milieu urbain, ils sont 39.000 à exercer un travail dangereux, soit 86% des enfants au travail dans les villes et 1,1% de l’ensemble des enfants citadins. En milieu rural, ce nombre s’élève à 154.000 et représente respectivement 54,8 et 5,1%. Par ailleurs, parmi les enfants de sexe masculin, 151.000 exercent un travail dangereux, soit 70,8% des garçons au travail et 4,4% de l’ensemble des garçons âgés de 7 à 17 ans. Pour les filles, l’étude révèle que 42.000 filles sont concernées. Ce chiffre correspond à 36,9 et 1,3%. Notons dans le même cadre que 19,3% des enfants exerçant un travail dangereux sont en cours de scolarisation, 71,7% ont quitté l’école et 9% ne l’ont jamais fréquentée.

L’analyse des données selon le statut de l’emploi fait ressortir que 66% des enfants exerçant un travail dangereux en milieu rural travaillent en tant qu’aides familiaux et 20% sont «salariés». Dans le milieu urbain, 50,3% des enfants exerçant ce type de travail sont des «salariés» alors que plus du quart (27,7%) sont «apprentis» et 15% sont «aides familiaux». Si l’incidence du travail dangereux au Maroc est de l’ordre de 2,9%, rappelle le HCP, elle est d’environ 5% à l’échelle internationale, passant de 4,1% au niveau de la région Asie-Pacifique à 4,7% dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord pour atteindre 10,4% dans la région Afrique subsaharienne. Soulignons que cette incidence cache de grandes disparités selon les tranches d’âge. Elle est de l’ordre de 1% parmi les enfants de 7 à 14 ans et de 7% parmi ceux âgés de 15 à 17 ans. Au niveau international, ces deux proportions sont en moyenne de 3,1 et 13% respectivement.
Pour rappel, la convention n° 182 de l’OIT, relative à «l’interdiction des pires formes de travail des enfants et l’action immédiate en vue de leur élimination», définit le «travail dangereux» pour les enfants comme étant «le travail qui, par sa nature et les circonstances dans lesquelles il est effectué, est susceptible de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité des enfants». Cette convention, adoptée par le BIT en 1999 et entrée en vigueur en 2000, a été ratifiée par le Maroc en janvier 2001.

Les dangers sont légion

Parmi les exemples de dangers et risques liés à la nature et aux conditions de travail sont relevés les risques de chute, d’être frappé par des objets, ou d’être accroché dans ou entre des objets, ou encore être exposé à une coupure ou à une brûlure. Nous notons également les dangers biologiques liés à la présence d’animaux et d’insectes dangereux, de plantes toxiques ou vénéneuses en milieu de travail. Les risques d’exposition aux bactéries, aux parasites ou aux virus ainsi que les dangers chimiques associés aux gaz, aux liquides ou aux solides dangereux, aux agro-produits chimiques (pesticides, herbicides, insecticides) et aux explosifs ou aux matériaux inflammables. Soulignons aussi les travaux exposant les enfants aux dangers physiques (températures extrêmes, bruit, mauvaise position dans le travail, une exposition au mauvais temps, aux vibrations, ou à l’humidité) et psychosociaux (stress, manque de contrôle, insécurité ou harcèlement).

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Le BTP particulièrement risqué
La concentration de ce type de travail est notée dans certains secteurs économiques et diffère selon le milieu de résidence.
Dans les zones rurales, cette catégorie de travail se concentre dans les secteurs de l’agriculture, forêt et pêche. Par ailleurs, en ville, c’est le secteur des «services» qui vient en tête avec 52,7% alors que 30,5% est centrée dans le domaine de l’industrie y compris le secteur de l’artisanat. Ceci étant, parmi les secteurs où la proportion des enfants exposés aux dangers est la plus élevée figure en particulier le BTP avec 93%.
Elle est de l’ordre de 84% dans le secteur de l’industrie y compris «l’artisanat»,  81% dans les «services» et de 50% dans «l’agriculture, forêt et pêche».
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