En ce contexte de débat intense sur le code de la famille, les 1ères Assises du féminisme, tenues samedi à Rabat, tombent à point nommé. Différentes expertes sont intervenues à cet événement. En voici un round-up.
Pourquoi organiser les Assises du féminisme?
Un questionnement que se pose Aïcha Zaïmi Sakhri, présidente de l’Association pour la promotion de la culture de l’égalité (APCE), initiatrice de l’événement. Et elle y répond judicieusement.
La raison d’être
«Le féminisme est un combat pour l’égalité des droits, pour l’émancipation et pour la liberté», précise-t-elle en ouverture de cette manifestation. L’occasion pour elle d’en révéler la visée. Celle de «réunir des militantes de toutes générations confondues dédiées aux conditions des femmes, aux questions de l’égalité et de l’émancipation». Et ce n’est tout ! L’intervenante, qui saisit son passage pour devoir une fière chandelle à toutes les personnes ayant contribué à ces Assises, s’exprime sur un sentiment. «Nous sommes fières d’être qualifiées de féministes. Et j’y tiens beaucoup», avance-t-elle.
A son sens, cette première édition est en outre une occasion d’échange sur un débat passionnant. «Il y a aussi la nouvelle génération, parce que la relève est assurée », enchaîne-t-elle. Entre-temps, elle évoque le discours royal du 30 juillet 2022 appelant à une réforme « nécessaire » du code de la famille. «Les instructions royales de septembre 2023 ont alors accéléré ce processus avec la création d’une commission consultative chargée du pilotage de la réforme de la Moudawana», poursuit-elle. Au-delà du lancement de cette rencontre, Mme Sakhri, également fondatrice du tout nouveau support média égalitémag.com, se projette dans le futur. «Cela va être un événement annuel», prévoit-elle. Quant au choix du thème pour cette première fois, il est naturel qu’il porte sur le code de la famille. Actualité «brûlante» oblige.
«Affûter des arguments»
De plus, ces Assises sont une opportunité pour «affûter des arguments». «Toutes les voix comptent», estime-t-elle en rappelant des préparatifs de cette manifestation sur « 9 mois environ». Mieux encore, elle annonce le couronnement de l’événement par « un rapport détaillé destiné aux instances concernées». Le tout en ayant une pensée pour la sublime Fatéma Mernissi. Directement après, la professeure Latéfa Bouhssini dresse une rétrospective des moments forts du mouvement féminin marocain. Elle remonte aux années 1945 marquées par le rôle de ce mouvement. Elle ressort également des associations actives en féminisme ainsi que l’action politique dans ce sens. Un historique à développer.
Florilège du débat
De son côté, Nouzha Skalli, ex-ministre et présidente du think tank Awal Houriates, rappelle la réalisation d’une étude sur la famille marocaine remontant à 2015 par le HCP pour ressortir le rôle de la femme qui contribue à l’économie. Cela étant, la situation de la femme est censée être conforme aux principes émis dans la Constitution qui prévoit la suprématie des lois internationales. Un constat qu’elle dresse, parmi d’autres, le temps d’un premier panel marqué par la participation de Leila Rhiwi, représentante de l’ONU femmes au Maroc entre autres.
Pour rappel, des femmes de différents bords, comme des médecins, sociologues, anthropologues, ont pris part à cet événement. C’est dire que le sujet intéresse plusieurs catégories sociales.