«Pour la seule chambre des députés, il y a 325 députés et 284 fonctionnaires. Le groupe parlementaire de l’USFP par exemple dispose de 4 bureaux pour 55 députés. Faites vos comptes, cela fait 50 centimètres par député ». Notre guide, un fonctionnaire du parlement aime les chiffres. Et il en use abondamment pour expliquer le difficile exercice parlementaire dans un espace où la promiscuité le dispute à la défaillance de la logistique. En effet, 325 députés et 270 conseillers, en plus des fonctionnaires, se partagent les locaux du parlement, qui, bicamérisme oblige, s’est retrouvé comme dans la pub, « deux chambres en une ». Exemple, la bibliothèque –rarement fréquentée il est vrai- ne peut abriter plus d’une trentaine d’élus-lecteurs. Ici, la promiscuité est mère de toutes les ingéniosités. Chambre des Représentants et celle des Conseillers se partagent les 9 salles de commissions. Matin ou après-midi, les calendriers sont dûment établis pour que députés et Conseillers aient leur part de murs, de salles, de commissions, de travail législatif. Dans les dédales du parlement, au détour des couloirs de marbre blanc ou des petits salons, entre la salle des pas perdus et l’aile de la présidence et des vice-présidences, la vie parlementaire se mesure au centimètre près. Reste enfin le plus révélateur. Le staff qui a pour tâche d’aider, de défricher, de rechercher et de mener tout un travail en amont pour que l’élu soit outillé devant un projet ou une proposition de loi, un amendement, un débat est constitué en tout et pour tout d’un fonctionnaire au statut de conseiller, plus dans le rôle de super- secrétaire de direction que de véritable assistant parlementaire. D’autant plus que seuls 20% des fonctionnaires du parlement sont détenteurs d’une licence.