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50% des écoles publiques primaires ne disposent pas d’infrastructures minimales

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Indicateurs de prestation de services rendus par les établissements scolaires au Maroc

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Une classe de 4ème année sur 3 ne dispose pas de matériel didactique minimal pour les élèves. De plus, les élèves des écoles communautaires ont un temps d’enseignement quotidien de 1h08 mn de moins que ce qui est prévu en moyenne dans les écoles publiques.

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Le taux de 50% des écoles publiques primaires, dont les élèves ne disposent pas d’infrastructures minimales, notamment les sanitaires et la luminosité, tel qu’il ressort de l’enquête sur les indicateurs de prestation de services rendus par les établissements scolaires au Maroc, est assez alarmant et dénote une situation catastrophique constamment dénoncée. L’enquête, présentée mercredi à Rabat par l’Observatoire national de développement humain (ONDH), ayant porté  sur un échantillon de 300 écoles publiques et privées aux niveaux rural et urbain, notamment les classes de 4ème année primaire. Le tout relevant des trois régions de Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech-Safi et Fès-Meknès.   

1 élève sur 5 n’a pas accès au manuel scolaire

S’agissant des manuels scolaires, 86% des élèves de 4ème année du public disposent en moyenne d’un manuel scolaire pour le cours enseigné (98% dans le secteur privé). C’est en milieu rural que la rareté est la plus significative, notamment dans les écoles satellites où 1 élève sur 5 n’a pas accès au manuel du cours. Aussi, une classe de 4ème année sur 3 ne dispose pas de matériel didactique minimal pour les élèves. De plus, les élèves des écoles communautaires ont un temps d’enseignement quotidien de 1h08 mn de moins que ce qui est prévu en moyenne dans les écoles publiques, soit 4h26. Par rapport aux écoles privées, celles publiques dispensent 27% moins de temps d’enseignement quotidien aux élèves de 4ème année. Quant aux enseignants, ils ont eu une note inférieure à la moyenne en langue française (41/100) et en pédagogie (34/100). Une note légèrement au-dessus de la moyenne en arabe (55/100) et une bonne note en mathématiques (84/100). Un niveau qui se répercute sur l’apprentissage des élèves.

Ce qu’en pensent les responsables

Egalement de la partie, Lahcen Daoudi, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires générales et de la gouvernance et ex-ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, estime que l’école marocaine est «dévalorisée». Il intervient, lors de la présentation de l’enquête, en tant qu’enseignant également. Dans ce sens, il estime qu’un débat est censé être lancé autour de la formation à dispenser à l’enseignant. «Les gens qui ont inscrit leurs enfants dans le privé ont tué l’école publique», martèle-t-il. De plus, les diagnostics qui doivent, à ses yeux, avoir le courage de dire la réalité comme elle se présente, sont également censés aller au-delà des tables et des pédagogies. En 2017-2018, 45.000 nouveaux enseignants sont, selon ses dires, prévus pour l’éducation nationale. Pour Khalid Samadi, secrétaire d’État auprès du ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la coordination de l’évaluation est censée avoir lieu. Pour lui, il existe plusieurs évaluations, ce qui serait intéressant c’est la coordination entre celles-ci. «Il faut que nous disposions d’une conception cohérente et de résultats susceptibles de mesure, de lecture, voire d’exécution», poursuit-il. Selon lui, la comparaison des apprentissages des élèves et des enseignants est une démarche assez importante et novatrice. Quant à El Hassan El Mansouri, secrétaire général de l’ONDH, il précise : «Nous avons décelé qu’il y a beaucoup à faire en termes de consolidation des capacités des enseignants, notamment en langues». De même, il existe beaucoup de difficultés au niveau des acquis des élèves, notamment en langues. A propos du choix de la 4ème année primaire, celle-ci est à ses yeux «essentielle» puisqu’elle permet de rattraper le retard dans les deux années qui restent au niveau du primaire.       

L’apport de la Banque mondiale

En tant que partenaire à l’enquête, la Banque mondiale vise, selon sa représentante Fadila Caillaud, à «identifier les pistes d’amélioration du budget de l’éducation». Au-delà du financement, la BM souhaite, comme le précise sa représentante, participer à la réflexion. D’où l’intérêt de l’enquête qui  s’inscrit dans cette volonté d’enrichir le débat public. «La véritable preuve du succès, c’est la prise en compte des résultats pour former des politiques à venir», conclut-elle.

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