ALM : Qu’entend-on par communication pédagogique?
Abdelhamid Dalia : La communication pédagogique est une opération complexe dans laquelle interviennent plusieurs parties dont l’élève, le professeur, le programme et l’établissement scolaire. Grâce à cette opération, l’élève acquiert de nouvelles techniques de communication. Par exemple en communicant à l’extérieur de l’école, l’élève apprend que l’être humain est méchant par nature, alors qu’il apprend le contraire au sein de l’établissement scolaire grâce à l’opération de communication. Ce qui lui permet d’avoir en fin de compte trois idées sur cette question.
Quelles sont les techniques de la communication pédagogique ?
L’élève utilise son système auditif pour communiquer. On peut distinguer entre deux techniques qui sont l’écoute et l’entente. Dans la première, qui est plus profonde que la seconde, la concentration et la compréhension sont fortement présentes. Malheureusement, on ne dispose pas de chiffres relatifs à ces deux techniques dans les établissements scolaires marocains. Mais je peux dire que la majorité des élèves marocains recourt plutôt à l’entente qu’à l’écoute. Cela est dû principalement à l’absence de conditions propices pour l’apprentissage, ainsi que la présence de plusieurs facteurs qui poussent nos élèves à se déconcentrer. Etant l’une des techniques de communication, l’écoute favorise la compréhension, donc augmente les chances de réussite pour l’élève concerné. Dans ce cadre, toutes les notes ministérielles donnent la priorité à l’écoute et encouragent le corps enseignant à y recourir davantage.
Quelles sont les spécificités de la communication pédagogique ?
La communication entre les élèves diffère de celle qu’ils réalisent chez eux en famille, car à la maison l’opération de communication est fondée sur des ordres. Alors qu’à l’école, l’élève procède à une communication verticale avec ses professeurs et une autre horizontale avec ses pairs. Au niveau pédagogique, il est nécessaire d’encourager ce deuxième genre de communication qui permet à élève d’être un acteur à part entière et non pas un subordonné qui se contente de recevoir des ordres des autres parties. L’école marocaine donne chaque année des élèves qui ont un grand manque au niveau de la communication, et qui reproduisent des opérations de communication stériles. Je peux dire, d’une manière générale, que l’élève marocain ne communique pas comme il faut. Il est temps que l’opération de communication soit prise en compte par les responsables de l’enseignement dans notre pays, et pourquoi pas essayer d’avoir des chiffres relatifs à ce sujet. J’ajoute qu’au sein de notre système éducatif, l’élève brillant n’est pas forcément un bon communicant. Cela est dû principalement au fait que notre système repose essentiellement sur l’apprentissage par cœur.