Société

Abidjan sollicite une médiation marocaine

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Le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, souhaite que le Souverain Mohammed VI intervienne comme médiateur dans la crise ivoirienne. Cette demande a été faite officiellement par Sangaré Abou Drahamane, inspecteur général d’Etat et premier vice-président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti du président Gbagbo, lors d’une audience que SM le Roi lui a accordée mercredi dernier.
« Nous sollicitons l’intervention de SM Mohammed VI auprès des Etats qui soutiennent les troupes rebelles au Nord de la Côte d’Ivoire afin de les contraindre à déposer les armes et rétablir ainsi la souveraineté de l’Etat et le calme », a déclaré à ALM l’émissaire du président ivoirien, à la suite de son entrevue avec SM Mohammed VI.
En termes clairs, après l’échec cuisant de la médiation du président sud-africain, Thabo Mbeki, le président ivoirien est revenu à la proposition que lui avait faite, dès les premiers jours de la crise, son homologue gabonais, Haj Omar Bango, (également un grand ami du Maroc) d’organiser un Sommet à Marrakech. Cette rencontre aurait réuni, bien évidemment, tous les belligérants afin de trouver une solution juste et définitive au problème ivoirien qui s’aggrave de jour en jour et commence à ressembler à une véritable scission. Maintenant que la page Mbeki est tournée, les Ivoiriens fondent d’énormes espoirs sur le Maroc.
En fait, l’émissaire ivoirien, également ancien ministre des Affaires étrangères ivoirien, accompagné d’une importante délégation du FPI, reconnaît aujourd’hui que le Maroc est capable de jouer un rôle extrêmement important dans la résorption du conflit armé en Côte d’Ivoire, grâce aux relations privilégiées qu’il entretient avec la France, d’une part, et le Burkina-Fasso d’autre part.
Pour ce qui est de l’Hexagone, Sangaré estime qu’aujourd’hui, elle est passée du statut de nation « neutre » à celui de « belligérante ».
Abidjan croit, dur comme fer, que la France peut ordonner, à n’importe quel moment, aux rebelles de déposer les armes. Même chose pour le Burkina-Fasso accusé par Abidjan de soutenir l’insurrection armée pour profiter économiquement des richesses du Nord de la Côte d’Ivoire.
« Il ne faut pas croire que la religion est à l’origine de ce problème », assure Sangaré, qui rappelle que lui-même est de confession musulmane.
En fait, la Côte d’Ivoire a toujours accueilli à bras ouverts les immigrés venus des pays voisins, notamment du Mali, du Burkina ou du Ghana. Parfois, ces immigrés finissent par occuper des postes de responsabilité très élevés. C’est le cas d’Alassane Dramane Ouattara, qui a été, entre 1988 et 1998, gouverneur de la Banque centrale, Premier ministre de la Côte d’Ivoire et directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI). Justement, tous les problèmes de la Côte d’Ivoire ont commencé quand Ouattara (« ADO » pour ses supporters) a décidé de briguer le poste de président de la République de Côte d’Ivoire.
Ouattara est actuellement réfugié à Ouagadougou, la capitale du Burkina, d’où il tire les ficelles de la rébellion.
En tout cas, la demande ivoirienne adressée au Maroc arrive à point nommé, à quelques jours de la visite que SM Mohammed VI compte effectuer, notamment au Burkina et au Gabon.
Par ailleurs, nul doute que le conflit en Côte d’Ivoire est le résultat d’un vaste bras de fer africain que se livrent, depuis quelques années, les Etats-Unis et la France.

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