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Accès à l’eau potable : Le Maroc un modèle international

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Des projets ambitieux en cours avec l’appui de bailleurs de fonds internationaux

En matière de l’accès à l’eau potable, le Royaume fait office de véritable modèle sur le continent mais également sur la scène internationale. En quelques décennies, le pays a pu garantir un accès fluide à l’eau à la grande majorité des ménages avec une priorité pour les zones rurales et reculées. Les chiffres sont éloquents. Les fonds transférés au Programme de réduction des disparités sociales et territoriales en milieu rural au titre des plans d’action 2017 à 2021 ont atteint 29 milliards de dirhams (MMDH). Depuis le lancement de ce programme, cinq plans d’action régionaux pour le développement de l’espace rural et des zones montagneuses ont été lancés au titre des années 2017 à 2021 pour un montant global avoisinant les 32 milliards de dirhams. En matière d’approvisionnement en eau potable, il s’agit de 26.607 projets d’approvisionnement par branchement individuel, 402 systèmes pour approvisionnement des douars, l’entretien de 1.152 km de réseaux et de l’acquisition de 104 camions-citernes.

D’autres projets et programmes sont en cours avec l’appui de bailleurs de fonds internationaux. C’est le cas notamment pour la Banque africaine de développement (BAD). Cette dernière soutient le Maroc dans sa stratégie de gestion durable de la ressource en eau. Concrètement, plusieurs projets sont en cours d’exécution dont celui sur la pérennisation et la sécurisation de l’accès à l’eau. Ainsi, un prêt de la BAD atteignant 18 millions d’euros a été proposé au profit de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) pour le financement additionnel du projet de pérennisation et de sécurisation de l’accès à l’eau (PPSAE) au Maroc.

Ce chantier fait partie du programme d’investissement de l’ONEE-Branche Eau, approuvé par son conseil d’administration pour la période 2016-2020 et ensuite pour la période 2019-2023. Il permettra de favoriser la gestion de la demande dans les zones fragiles, particulièrement dans le milieu rural, tout en luttant contre la pollution dans la zone de développement industriel. Le périmètre de ce projet couvre les provinces de Guercif, Zagora, Al Hoceima, Tanger et Beni Mellal. Selon la Banque africaine de développement, la zone concernée par le projet englobe toutes les agglomérations urbaines et rurales situées dans ces régions qui connaissent un essor industriel important, avec la projection de la nouvelle ville «Mohammed VI Tanger Tech» à Tanger, le projet d’agropole de Tadla à Beni Mellal, ainsi que d’autres zones industrielles et agro-industrielles à Al Hoceima et Beni Mellal.

Ainsi, cette initiative vise à satisfaire les besoins croissants en eau potable et en eau industrielle de cette partie du Maroc jusqu’à 2040, et ce en concordance avec la stratégie du Maroc dans le secteur de l’eau à l’horizon 2040. «Le projet dont le coût total a été estimé en 2018 à 194 millions d’unités de compte (le coût des activités financées par la Banque étant de 97 millions d’UC, soit un prêt BAD de 79,33 millions EUR et un prêt AGTF de 43,36 millions USD), était prévu d’être réalisé sur une période de 5 années (2019-2023)», indique la Banque. Concernant la population bénéficiaire (des provinces de Guercif, Zagora, Al Hoceima et Beni Mellal), elle s’élève à 1,2 million d’habitants (dont environ 60% en milieu rural).

Celle de la zone de Tanger est de 1,3 million d’habitants. Ainsi, la population totale qui profitera de ce projet dépasse actuellement 2,5 millions d’habitants et sera plus de 3,3 millions d’habitants en 2040. Au cours de cette année 2022, ledit projet a pour objectif de sécuriser l’accès à l’eau potable des régions de Tanger, Al Hoceima, Guercif, Beni Mellal et Zagora. A cet égard, il permettra d’économiser près de 40% des lâchées du barrage Ibn Battouta le long de l’oued. D’ici 2025, cette initiative a pour effets de contribuer au maintien du taux d’accès à l’eau potable à environ 100% des villes concernées et d’augmenter ce taux en milieu rural passant de 60% actuellement à environ 100%.

Parallèlement, ce projet contribuera à la création de nouveaux emplois durables, notamment au niveau de la nouvelle ville industrielle «Tanger Tech» et de la nouvelle agropole de Tadla à Beni Mellal. Dans ce sens, la Banque africaine de développement indique que le nombre d’emplois créés à «Tanger Tech» dépassera à terme 100.000 emplois, avec au moins une quote-part de 35% de femmes. Au niveau de la performance, le taux d’accès à l’eau potable sur le plan national sera maintenu à 100% en milieu urbain et à environ 100% en milieu rural à l’horizon 2030.