C’est un dossier épineux qui vient d’être classé dans la Cour du tribunal d’Inzegane. Une affaire qui a suscité débat, mobilisation, indignation et un sit-in devant ce même tribunal.
A quelques mètres de ce même lieu où une horde a essayé d’imposer sa loi. Non la pudeur n’a pas été bafouée! Et les femmes peuvent bien circuler en robe sans que les marchands crient à la vendetta. L’affaire des deux jeunes femmes a été la première à ouvrir la série des affaires du jour. Etaient présents ce matin-là, l’avocat, quelques représentantes des associations qui se sont mobilisées pour la cause et des journalistes qui sont venus sur place pour entendre le verdict. L’innocence de Soumia et Sihame n’est qu’un premier pas dans cette affaire. La poursuite de la procédure du dépôt de la plainte contre les agresseurs des deux jeunes dames suit son cours.
«Comme attendu c’est le retour à la norme.
L’innocence démontre qu’il n’y a pas eu de crime et l’aspect vestimentaire ne sera pas un crime. La pluralité, la différence et la sécurité des femmes dans l’espace public doivent être respectées. Cette affaire atteste, une fois de plus, que la demande d’un projet de loi cadre et global garantissant la sécurité et la sûreté doit être accompagnée d’une formation des agents de la police, des responsables du parquet général ainsi que par la coordination entre tous les acteurs.
C’est une demande urgente et nous ne savons pas jusqu’à aujourd’hui les raisons qui font que le gouvernement tarde à sortir cette loi. Si cette loi était adoptée nous ne serions pas aujourd’hui confrontés à cette affaire et nous nous épargnerons d’autres problèmes qui découlent de cette absence», souligne Fouzia El Assouli de la Ligue démocratique des droits de la femme.
«Les policiers qui se déplacent sur un lieu et le parquet auquel ce genre d’affaires est confié doivent être formés selon une approche des droits humains et une approche du genre. De ce fait, ils prendront en considération ce genre de discrimination et la mentalité machiste qui passe du harcèlement à la violence et au point d’imposer et de mettre une pression sur les instances de l’autorité.
Ceci nous met devant l’urgence d’adopter cette loi bloquée dans les tiroirs du gouvernement et de la ministre de la femme pour arrêter cette hémorragie», ajoute-t-elle, rappelant que cette affaire est une leçon pour tous ceux qui veulent anéantir les avancées effectuées dans le champ des droits de la femme au Maroc.