La région Souss-Massa-Draâ est désormais spécialisée dans l’agroalimentaire. Disposant d’un tissu industriel reposant essentiellement sur la valorisation des produits de la mer et de l’agriculture, cette zone de 72.506 km2, soit 10 % du territoire national, a d’énormes potentialités. À elle seule, cette région contribue à hauteur de 34 milliards de dirhams de produit intérieur brut, dont 21 % provient du tourisme, 13 % de l’agriculture, 6 % de l’industrie et 6 % de la pêche.
L’enquête du cabinet McKenzie sur le potentiel industriel national a donné une grande importance au développement des régions. Les atouts naturels de cette région font d’elle l’une des régions les plus importantes sur le plan économique. Elle est le réservoir national de tomates, d’agrumes et de roses, selon le Centre régional d’investissement (CRI) d’Agadir.
Cette enquête a noté que le secteur de l’agroalimentaire et les industries de transformation des produits de la mer doivent changer de positionnement pour affronter les défis de la mondialisation. Selon le CRI, les principales unités industrielles (70 % des unités industrielles totales de la région) sont implantées dans les deux préfectures d’Agadir (Ida Outanane-Inezgane et Aït Melloul) et concernent la transformation et la mise en conserve de poissons, le conditionnement des produits agricoles ainsi que les minoteries industrielles.
Mais, ce n’est pas le cas pour Chtouka-Aït Baha, Ouarzazate, Zagora, Tiznit et Taroudant.
«Dans ces provinces, la contribution de ce secteur dans la formation de l’économie de cette région demeure faible et repose principalement sur les activités de traitement de quelques produits locaux notamment la distillation des roses, le traitement du lait, de ses dérivés et la production d’huile d’olive», selon le CRI d’Agadir.
Avec ses richesses naturelles, la région Souss-Massa- Drâa attire de plus en plus d’investisseurs notamment dans le secteur de l’agroalimentaire.
Il y a tout juste un an, la région Souss-Massa-Drâa a créé Igrane ( champs en amazighe), un fonds d’investissement de 200 millions de dirhams dont l’objectif est de «favoriser l’essor de cette région et de promouvoir le tissu industriel».
En juin 2006, Agram Invest, un fonds d’investissement dédié entièrement à l’agroalimentaire, a vu le jour avec un capital initial de 200 millions de dirhams. Ce fonds est le fruit d’une initiative conjointe entre Attijariwafa bank et Unigrains.
L’émergence de ce genre de fonds réservés à une région ou à un secteur précis favorise le développement de cette région rassemblant 3,2 millions d’habitants, soit 10 % de la population nationale.
Mais, au-delà de Souss-Massa-Drâa, l’agroalimentaire est l’un des secteurs qui tirent l’économie marocaine vers le haut. En fait, de 2004 à 2005, l’industrie a progressé de 3 % dans le PIB ( Produit intérieur brut), selon des statistiques du ministère de l’industrie, du Commerce et de la mise à niveau de l’économie. De 16,7 %, ce secteur est passé à 19,6 %, dont 7,1 % est réalisé par l’agroalimentaire. Selon la même source, la valeur ajoutée de l’industrie nationale a été tirée vers le haut grâce à l’agroalimentaire qui a connu une progression de 36 %, passant de 18 milliards de dirhams à 24,53 milliards de dirhams.