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Ahmed Boukous : «L’enseignement de l’amazigh ne fait l’objet d’aucune certification»

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ALM : Quel commentaire faites-vous du chiffre de 600.000 élèves qui bénéficient de l’enseignement de l’amazigh ?
Ahmed Boukous : Ce chiffre en lui-même reste encourageant dans la mesure où l’école accueille autant d’élèves du primaire qui étudient la langue amazighe. Mais, il reste en deçà des attentes si l’on considère les ambitions du ministère depuis le lancement de ce programme d’étude de la langue amazighe en 2003 2004. Ce dernier tablait sur la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe sur l’ensemble de la population des élèves, des écoles et des niveaux du système éducatif. Alors que les chiffres avancés par le ministère ne représentent que 10% des objectifs préétablis.  
 
Comment voyez-vous l’avenir de l’enseignement de la langue amazighe ?
L’Institut royal de la culture amazighe est optimiste. C’est un acquis et une première que le système éducatif s’ouvre sur l’enseignement de la langue amazighe. C’est un phénomène historique important. Maintenant, un certain nombre d’efforts reste à faire pour préparer dans de meilleures conditions. Dans ce sens, l’IRCAM a fourni beaucoup d’efforts sur le plan académique et technique pour favoriser les conditions de cet enseignement notamment en préparant des guides pédagogiques, des manuels, tout un programme avec plein d’outils pédagogiques CD, multimédia. Mais beaucoup de choses restent à faire au niveau du recrutement des enseignants et leur formation.
 
Quel est le problème que rencontre l’enseignement de la langue amazighe aujourd’hui?
Tout d’abord, il y a un manque de textes de lois qui cadrent l’enseignement de l’amazigh à l’école. L’apprentissage et l’enseignement de la langue amazighe ne font l’objet d’aucune certification, ainsi il n’est pas sanctionné par un examen au primaire. Aussi en terme de formation, aucun texte ne précise que l’amazigh est une matière obligatoire dans les concours d’entrée et les examens de fin de cursus des enseignants en formation. Ainsi, il nous faut un cadre juridique qui légitime l’enseignement de la langue amazighe.

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