ALM : L’Université Abdelmalek Essaâdi lancera prochainement un Master en journalisme et communication. Que pensez-vous du développement de la formation en journalisme au Maroc ?
Latifa Akherbach : Je pense que l’Université Abdelmalek Essaâdi a fait un bon choix puisque le journalisme est un métier d’avenir au Maroc. L’opinion publique est de plus en plus agissante, et cela contribue fortement à encourager la liberté d’expression.
Qu’en est-il de la qualité de cette formation ?
Il est temps de se demander quel rapport le journaliste marocain doit construire et entretenir avec le citoyen, vu que le niveau d’exigence est de plus en plus élevé.
En tant que présidente du réseau Théophraste des écoles francophones de formation en journalisme qui regroupe plus de 18 pays, nous accordons une importance capitale à l’approche qualité dans cette formation. Nous formons pour l’avenir, c’est pour cela que nous tenons à ce que notre projet pédagogique soit progressiste et que nous entretenons une cellule de veille pédagogique.
Avec la libération du paysage audiovisuel, quel est le niveau d’exigence pour la formation pour ce métier ?
La libéralisation du champ audiovisuel national est une nouvelle donne pour le pays. Cette libéralisation permettra de dynamiser considérablement le marché de l’expertise journalistique. À l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC), on est content puisque cela nous pousse à régénérer notre projet pédagogique pour répondre aux besoins de ce marché émergent. En se sentant de plus en plus utiles, nous tenons à travailler pour être en phase avec cette nouvelle donne. Ainsi, nous avons équipé l’ISIC d’une radio numérique munie du logiciel le plus professionnel en la matière. Nous avons également organisé, en faveur de nos étudiants, des sessions de formation en radio, en diction et dans les genres journalistiques radiophoniques.
Cette formation est également dispensée par des écoles privées. Que pensez-vous de cette évolution ?
C’est très bien d’avoir de nouveaux intervenants dans la formation en journalisme. Il y a de la place pour tout le monde, mais il est important de souligner que cette formation a son éthique et ses spécialistes. Il faut aussi ajouter que dans ce secteur, il y a une sélection naturelle à savoir celle du marché des compétences.
Où en êtes-vous avec le projet de partenariat avec la BBC ?
Effectivement, une convention est prévue avec la BBC pour faire profiter les étudiants de l’ISIC de sessions de formation en radiophonie, aussi bien en français qu’en arabe. Il faut bien relever le défi.
Le réseau Théophraste en bref
Depuis 1994, le réseau Théophraste réunit des structures de formation au journalisme qui utilisent uniquement ou partiellement le français pour former les jeunes. Le réseau Théophraste relaie, à l’attention de ses membres, les offres de bourses et de concours ouverts aux journalistes et/ou futurs journalistes francophones. Depuis l’assemblée générale de Louvain en 2005, le réseau regroupe vingt universités et centres de formation en journalisme.
Renseignements pratiques
– ISIC : B.P 6205 Madinat Al Irfane Rabat. Tél : 212 37 77 33 40/55. Fax : 212 37 77 27 89. E-mail : [email protected]
– Réseau Théophraste : Ecole supérieure du journalisme de Lille. Tél : 33/ (0) 3 20 30 44 02. Fax : : 33/ (0) 3 20 30 44 93.
E-mail : [email protected]