Le mandat de la Mission des Nations unies pour le Sahara (MINURSO) expire le 31 janvier 2004 conformément à la résolution 1513 adoptée par le Conseil de sécurité, le 28 octobre dernier. Le mois de janvier sera donc décisif en ce qui concerne la question du Sahara marocain puisque l’instance onusienne devra prendre une décision avant l’expiration du délai. Ce qui signifie que les trois premières semaines de la nouvelle année connaîtront des débats animés dans les coulisses de l’organisation internationale entre les membres du Conseil de sécurité qui devront se mettre d’accord sur la politique à adopter en ce qui concerne ce dossier. Rappelons que les débats qui ont précédé l’adoption de la résolution 1513, ont été marqués par la tentative espagnole de faire imposer le plan Baker aux parties concernées via l’adoption d’une résolution allant dans ce sens. Une tentative qui échoua grâce aux efforts de la France qui s’opposa au l’adoption d’une résolution non acceptée par toutes les parties. la résolution 1513 se contenta alors de proroger le mandat de la MINURSO et de maintenir le Conseil de sécurité saisi de la question. Depuis, il y a une évolution positive de la communauté internationale vis-à-vis de la question de l’intégrité nationale marocaine. Ainsi, il existe une conviction de plus en plus généralisée sur le fait que l’unique solution possible au conflit artificiel provoqué autour de la question du Sahara marocain est une autonomie élargie sous la souveraineté du Maroc. Cette solution demeure toutefois assujettie à la condition de la volonté politique algérienne d’entamer un dialogue politique sérieux et constructif sur ce conflit. Néanmoins, dès le premier janvier, un tas de facteurs nouveaux entreront en jeu. Il s’agit notamment de l’entrée de l’Algérie au Conseil de sécurité. Alger, qui fera partie de l’instance onusienne à partir du début janvier de l’année prochaine sera membre du Conseil pendant les deux prochaines années et en assumera la présidence durant le mois de décembre 2004. Outre l’Algérie, les nouveaux membres du Conseil seront le Bénin, le Brésil, les Philippines et la Roumanie. Aussi, le nombre de pays hostiles à l’intégrité territoriale marocaine au sein du Conseil de sécurité sera renforcé principalement par l’Algérie qui demeure la varie partie adverse du Maroc sur la question de son intégrité territoriale. Mais, le problème essentiel auquel notre diplomatie devra faire face reste le fait que, pour la première fois, l’Algérie et l’Espagne coïncideront au sein du Conseil onusien en tant que membres non permanents. Cette coïncidence durera une année puisque le mandat espagnol se termine à la fin de 2004, alors que celui d’Alger n’expire que le 31 décembre 2005. Durant une année donc, la diplomatie marocaine sera confrontée à ses homologues espagnole et algérienne. Rappelons que ces deux pays ont toujours soutenu les séparatistes du Polisario et ont mobilisé leur diplomatie en faveur de la défense de leur thèse dans les instances internationales. Et, si leurs efforts antimarocains étaient toujours menés d’une manière individuelle, durant les trois dernières années, ces deux pays sont passés à une vitesse supérieure en harmonisant leur politique sur la question de l’intégrité territoriale marocaine. Il s’agit de l’institutionnalisation de l’axe Alger-Madrid grâce à la coïncidence de José Maria Aznar et de Abdelaziz Bouteflika respectivement à la tête du pouvoir en Espagne et en Algérie. Et si l’on tient compte du fait que le chef du gouvernement espagnol quitte le pouvoir en mars prochain et que le président algérien sera certainement écarté lors des présidentielles qui auront lieu le même mois, il est certain que les deux feront tout leur possible durant les trois derniers mois de leur mandat pour saboter tout projet de solution politique à la question de l’intégrité territoriale du Maroc. En somme, le premier trimestre de la nouvelle année sera certainement marqué par une bataille diplomatique fervente entre la représentation marocaine auprès de l’ONU et celles de l’Algérie et de l’Espagne.