Le président russe Dmitri Medvedev a effectué, mercredi, une courte visite à Alger, accompagné d’une forte délégation d’hommes d’affaires, pour renforcer les relations économiques avec cet allié traditionnel de Moscou. «Nous sommes tombés d’accord pour intensifier la coopération industrielle et examinerons des projets d’investissements sur un ensemble de possibilités», a déclaré M. Medvedev lors d’un point de presse après des entretiens avec son homologue Abdelaziz Bouteflika. « Les contacts se développent à tous les niveaux», a-t-il dit. Le président russe a évoqué la coopération militaire sans parler de contrats d’armements. «Nous sommes contents de la manière dont cela se développe», a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était question de l’intensifier. Ce genre de coopération «se base sur la confiance et c’est justement cela qui lie les deux pays», a-t-il souligné, rappelant qu’elle durait depuis des décennies, depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962. Les échanges militaires avoisinent 1,5 milliard de dollars et 500 millions de dollars pour les autres secteurs. L’Algérie, a-t-il rappelé, «est le premier des pays du Monde arabe avec lequel nous avons signé (…) un accord de partenariat stratégique», en 2001 à l’occasion d’une visite de M. Bouteflika à Moscou. «Au cours des dix dernières années, nous avons eu quatre sommets de très haut niveau» et de multiples contacts et échanges, a-t-il relevé. «Notre relation bilatérale se rétablit après avoir connu une période de crise», a encore ajouté le président russe. Des tensions étaient apparues lors du renvoi par Alger d’une commande d’avions Mig qui s’étaient avérés défectueux en 2007. Sur le plan économique, trois sujets ont été abordés par les membres de la délégation d’hommes d’affaires accompagnant M. Medvedev: la coopération gazière, l’opérateur mobile algérien Djezzy, passé aux mains du géant russo-norvégien Vimpelcom, et la vente des actifs de BP en quête de liquidités après la marée noire en Amérique du Nord. Alexei Miller, le patron de Gazprom, s’est félicité de discussions réussies avec l’entreprise énergétique publique Sonatrach. «Nous prévoyons de participer aux prochains contrats aux côtés des Algériens dans la prospection et l’exploration», a-t-il dit. Le patron de Vimpelcom, Alexander Izosimov, s’est dit prêt à céder Djezzy et ses 15 millions d’abonnés au gouvernement algérien mais à un «prix équitable» qu’il a fixé à 7,8 milliards de dollars. Le pétrolier russo-britannique TNK-BP a, lui, exprimé son intérêt pour le rachat des actifs de BP en Algérie, selon son directeur, le milliardaire Mikhaïl Fridman. Toutefois, le ministre russe de l’Energie Sergei, Shmatko, a indiqué que la Sonatrach envisageait elle-même de les acquérir. En tout cas, M. Fridman a estimé que le soutien du gouvernement algérien était «d’une importance décisive» pour conclure toute affaire : «sans soutien politique, nous avons peu de chance de succès dans un pays pas facile comme l’est l’Algérie».