Le procès pour «ouverture illégale d’un lieu de culte» de quatre convertis au protestantisme qui devait s’ouvrir dimanche à Larbaâ Nath Irathen, près de Tizi Ouzou, en Kabylie (est de l’Algérie), a été reporté au 28 novembre, a indique à l’AFP un de leurs avocats. «Le procès a été reporté à la demande du président du tribunal correctionnel de Larbaâ Nath Irathen qui a ordonné la présence des témoins», a précisé Mokrane Ait-Larbi. Initialement prévu le 26 septembre, le procès avait été reporté une première fois à dimanche à la demande de la défense. Les prévenus, qui ont entre 35 et 45 ans, sont accusés d’avoir ouvert un temple protestant dans la localité voisine d’At-Atteli sans avoir au préalable obtenu une autorisation des autorités algériennes, selon le président de l’Eglise protestante d’Algérie Mustapha Krim. Selon le Collectif SOS Libertés, «ils n’ont fait que prier dans la maison de l’un d’entre eux», faute d’avoir pu obtenir un document officiel leur permettant de créer un temple. L’exercice d’un culte en Algérie -musulman on non musulman- est conditionné à l’obtention d’un agrément fixant le lieu du culte et d’un autre désignant le prédicateur, en vertu d’une loi de février 2006. Deux autres chrétiens, interpellés durant le Ramadan en Kabylie pour non-respect du jeûne et jugés pour «atteinte à un précepte de l’islam» avaient été relaxés le 5 octobre. L’Islam est religion d’Etat en Algérie où les chrétiens seraient au nombre de 11.000 pour 35,5 millions d’habitants, selon le ministère des Affaires religieuses. Le pasteur Krim selon lequel les conversions sont plus nombreuses depuis les années 1990, évalue les seuls protestants à 30.000, surtout en Kabylie.