Les autorités locales avaient entrepris lundi matin la démolition de quelque 150 baraques commerciales, dans une cité de la ville d’Arzew, lorsque les propriétaires, opposés à cette opération, ont dressé des barricades et bloqué les ruelles par des blocs de pierres et des pneus en flammes.
Les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, rejoints par des groupes de jeunes du quartier, ont fait un mort, un jeune de 23 ans, tué par balles, ainsi que 10 blessés parmi les forces de l’ordre, dont deux grièvement, après le renversement de leur véhicule par les manifestants.
Les affrontements ont gagné d’autres quartiers, après la propagation de la nouvelle de la mort de l’un des manifestants, pour se poursuivre, selon la presse, jusqu’à la rupture du jeun.
Les manifestants ont saccagé un bureau de poste et un bâtiment en construction, alors que deux véhicules des services de sécurité ont été endommagés et un bulldozer incendié.
Le Directeur général de la sûreté algérienne Ali Tounsi s’était déplacé sur les lieux dans la soirée, selon la presse.
La démolition des baraques construites sans autorisation avait été entreprise la semaine dernière, mais la portée de la première opération était limitée, tant elle concernait un nombre limité de personnes. L’opération devait porter lundi sur 150 baraques, gérées depuis plusieurs années par de jeunes chômeurs et de nombreux pères de familles, selon la presse.
Ces baraques ont été construites au milieu d’une concentration urbaine regroupant, selon el Watan, plusieurs cités-dortoirs de 15.000 personnes environ. Certains commerçants disposaient d’autorisations d’exploitation dûment signées par les autorités locales.
Selon El Watan, la démolition des baraques, qui constituent l’unique source de revenus de plusieurs dizaines de familles, en plein Ramadan, et à quelques jours de la fête de l’Aid, ne peut que provoquer l’effet inverse.
"C’est apparemment ce qui s’est passé hier à Arzew où l’opération de démolition a provoqué une émeute citoyenne, avec des relents d’une véritable Intifada", écrit le journal, qui parle d’intervention musclée des forces de sécurité et d’une petite mais sanglante Intifada.