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AMO : l’affaire se complique

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La réunion de dernière chance entre les professionnels de santé, l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) et les organismes gestionnaires de l’AMO à savoir la Caisse nationale des organismes de prévoyance (CNOPS) et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), pour aboutir à un compromis au sujet de la tarification qui doit servir de base aux remboursements, tourne au fiasco. Réunies mardi 4 avril, à Rabat, les deux parties prenantes n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente. Elles se sont quittées au terme d’une dernière séance de négociations sur la tarification sans parvenir à un accord. Les professionnels de la santé et les responsables de la Caisse se sont retranchés dans leur camp, chacun derrière sa position. "La réunion était un véritable échec. Les gestionnaires de l’AMO n’ont pas accepté d’améliorer leur proposition, au moins pour arriver à un juste milieu. Les mesures d’accompagnements n’ont pas été en outre prises en considération. Ils ont déclaré que leur proposition est à prendre ou à laisser. Nous avons alors décidé de la refuser", affirme Mohamed Naciri Bennani, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral.
Pour le directeur de l’ANAM, Chakib Tazi, les différentes parties concernées étaient animées de "bonnes intentions" pour aboutir à un consensus. "Toutefois, aucun terrain d’entente n’a été trouvé à l’issue de la réunion. Les prestataires de soins et les organismes gestionnaires de l’AMO ne se sont pas entendus sur un compromis. Chacun est resté accroché à sa position. Les propositions n’ont même pas évolué vers un juste milieu", déplore-t-il. En fait, les discussions ont piétiné à cause de plusieurs différends. Concernant la tarification, les gestionnaires de l’AMO ont proposé une base de 80 dirhams pour une consultation chez un généraliste, 150 DH chez un spécialiste et 20 DH pour le K ( lettre clé servant à coter l’acte ) chirurgical. Alors que les prestataires de soins (Syndicat national des médecins du secteur libéral et l’Association nationale des cliniques privées) avaient opté pour des tarifs de 100 Dh pour un généraliste, 200 DH pour un spécialiste et 25 DH pour le K chirurgical. "Les propositions de la CNSS et de la CNOPS sont en deçà de nos attentes", réitère M. Bennani qui n’a pas manqué de souligner que "la loi ne nous oblige pas d’appliquer la tarification qui ne nous convient pas. Le code de la déontologie régissant la pratique de la médecine stipule dans son article 5 que" les principes ci-après sont ceux de la médecine qui s’impose à tout médecin. Ces principes sont le libre choix du médecin, la liberté de prescription du médecin, l’entente directe entre le malade et le médecin en matière d’honoraires et le paiement direct des honoraires par le malade au médecin". Outre les tarifs des prestations de soins, la liste des médicaments remboursables constitue également un autre point de désaccord. "La liste n’inclut qu’une partie des médicaments. Elle est amputée de certains médicaments que les médecins prescrivent d’habitude. Ainsi, pour que le patient soit remboursé, le médecin traitant se voit obligé de prescrire l’un des médicaments mentionnés sur la liste. Le droit de la liberté de prescrire le médicament que le médecin juge bon pour le traitement n’est pas dans ce cas respecté", s’insurge M.Bennani. Les discussions suspendues, l’arbitrage du ministre de la Santé devra trancher le débat dans les prochains jours.

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