Société

Anarchie au CHU de Rabat

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A la fin de la semaine dernière, le Conseil d’administration du CHU de Rabat a examiné les conclusions d’un rapport d’audit réalisé par un cabinet international sur la gestion du centre hospitalier.
Ce rapport d’audit, dont parle l’ensemble des professionnels de la santé dans la capitale, aurait révélé d’innombrables irrégularités au niveau de la gestion financière et administrative du CHU de Rabat. Le Conseil d’administration de ce dernier, présidé par le propre ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah, n’a encore pris aucune décision concernant la suite à donner à ce rapport. Certains y voient une volonté d’étouffer cette affaire qui a étrangement un goût de scandale. Et pour cause, l’audit a mis le doigt sur la situation catastrophique que connaît la gestion du CHU ainsi que l’anarchie totale dans laquelle il baigne.
Le rapport d’audit, réalisé par le cabinet Orsia-audit, met en exergue cinq types de dysfonctionnement. Premièrement, le caractère archaïque et subjectif de la gestion du centre. Deuxièmement, la carence notoire Troisièmement, le financement de projets mal conçu et coûteux ayant abouti à des résultats décevants. Quatrièmement, la vétusté des équipements du plateau technique de l’établissement. Et enfin, les performances disproportionnés par rapport aux ressources et standing du centre hospitalier.
En effet, les auditeurs ont révélé, en plus d’un manque flagrant d’infirmiers, une mauvaise répartition du personnel médical sur l’ensemble des hôpitaux et services, sans compter les recrutements de personnes incompétentes. Aussi, la coordination entre la direction du CHU de Rabat et les différents établissements hospitaliers qui le composent est globalement défectueuse. A noter que les auditeurs ont eu énormément de mal à réaliser leur rapport à cause du manque de collaboration des responsables du CHU. Par ailleurs, la principale conclusion du rapport d’audit a concerné le directeur du CHU, le professeur Wajih Maâzouzi. Celui-ci est chirurgien cardio-vasculaire. En plus du poste de directeur du CHU, le Pr Maâzouzi occupe le poste de chef de service de cardiologie. A ce niveau, il semblerait que des problèmes d’efficacité soient récurrents.
En termes clairs, le directeur du CHU doit s’occuper exclusivement de la gestion du centre hospitalier. « A titre d’exemple, à cause de l’indisponibilité du directeur, bon nombre de budgets, alloués à des projets précis, n’ont pas été engagés à temps », souligne le Dr. Tarfai. En outre, lors de sa réunion, vendredi dernier, le Conseil d’administration du CHU a catégoriquement rejeté la décision de faire payer aux personnes porteuses d’un certificat d’indigence, 50% des frais médicaux.
Cette décision a été prise, rappelons-le, par le directeur du CHU lui-même, le Pr Maâzouzi. « Malgré le refus du Conseil d’administration, cette décision prise en complète illégalité n’a pas été annulée », déplore le Dr. Abdelkader Tarfai, secrétaire général du syndicat de la santé de l’Union nationale des Travailleurs marocains (UNTM).
A souligner que lors de la réunion du Conseil d’administration, une altercation s’est déclenchée entre le maire de Rabat, Omar Bahraoui, et un parlementaire du CNI. Ce dernier a reproché au maire de Rabat de « prendre la défense du Pr Maâzouzi ».

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