Le Centre de renforcement des capacités des jeunes à Afourer a abrité, samedi 21 juin 2025, les travaux de la rencontre régionale multipartite autour du thème «Suivi et évaluation des plans d’action communaux selon l’approche genre», organisée par l’Association Al Intilaka pour le développement, l’environnement et la culture, dans le cadre du projet «Amsawas», inscrit dans le programme Ajyal Égalité, financé par l’Agence française de développement (AFD) et mis en œuvre par Expertise France, en partenariat avec l’ambassade de France au Maroc.
Cette rencontre a réuni plus de 60 participantes et participants, dont des élus, des fonctionnaires représentant les collectivités territoriales, des membres des instances consultatives pour l’égalité des chances et l’approche genre, ainsi qu’un certain nombre d’associations de la société civile et des étudiants chercheurs intéressés par la gouvernance locale et l’approche participative.
L’événement a constitué un espace d’échange d’expériences et de points de vue sur les moyens d’améliorer les outils de suivi et d’évaluation au sein des collectivités territoriales, à travers le prisme de l’approche genre, notamment par le biais de séances de cadrage scientifique et d’ateliers interactifs. Ces derniers ont porté sur deux axes principaux : la formulation d’indicateurs sensibles aux inégalités sociales et de genre, et les mécanismes institutionnels pour une implication effective de la société civile dans l’évaluation territoriale. La séance d’ouverture a été marquée par l’allocution de bienvenue d’une représentante de l’association qui a souligné l’importance de l’intégration de l’approche genre à toutes les étapes de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation des politiques territoriales, en tant que levier fondamental pour l’équité territoriale et le développement durable.
Les participants ont formulé des recommandations concrètes portant sur le renforcement des capacités locales en matière d’évaluation, le développement d’indicateurs genre, le renforcement de la transparence et la diffusion régulière des résultats du suivi, tout en insistant sur la nécessité d’impliquer activement les citoyennes, les citoyens et les organisations de la société civile dans cette dynamique.
La séance d’encadrement a été consacrée à la présentation de quatre interventions scientifiques de grande qualité. Elle a été ouverte par Fadwa Bakrim, professeure de modélisation statistique à l’Université Mohammed V de Rabat, avec une communication intitulée «Identification et analyse du coût de l’absence de la dimension genre dans le développement régional – cas de la région Béni Mellal-Khénifra». Elle y a mis en évidence les effets négatifs, tant qualitatifs que quantitatifs, de l’exclusion de l’approche genre dans la planification publique, à travers des indicateurs et des modèles statistiques précis.
Fatima Mazid, vice-présidente de la commune d’Ait Ouaarda, a déclaré : «Le séminaire a joué un rôle important dans le renforcement de mes capacités en matière de suivi et d’évaluation du programme d’action communal, notamment selon une approche genre. Les différentes interventions ont mis en lumière plusieurs dimensions et indicateurs pouvant être utilisés et mesurés pour évaluer le degré d’intégration de la dimension genre dans le programme d’action de la commune. Quant aux ateliers, ils ont constitué une occasion précieuse d’échange d’expériences et de bonnes pratiques en matière de suivi et d’évaluation du programme d’action».
L’intervention de Laila El Khiyati, représentante de la Commission régionale des droits de l’Homme, a traité du thème «Les indicateurs de genre et des droits humains dans les plans de développement territorial», insistant sur la nécessité d’adopter des indicateurs opérationnels, applicables au niveau communal, et fondés sur une approche participative et fondamentalement axée sur les droits humains.
La séance s’est clôturée par l’intervention de Saïda Ourahmane, membre du conseil de la région Béni Mellal-Khénifra, qui a abordé la question «Le leadership féminin des élues dans la gouvernance territoriale». Elle a mis en lumière les défis auxquels sont confrontées les femmes élues et le besoin d’un accompagnement continu pour renforcer leur présence au sein des instances locales de décision.














