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Après la mise en garde royale : Le retour au confinement peut-il être évité ?

© D.R

Le sort du Maroc se décidera les jours à venir. Va-t-il éviter le retour à la case départ et permettre à sa machine économique de reprendre? Tout dépendra du comportement de la situation épidémiologique à court terme.

Evolution alarmante de la Covid-19 au niveau national. Au moment où on recensait les cas par dizaines, on parle actuellement de records quotidiens par milliers mettant la santé publique et les fondements économiques du pays en péril. Le sort du Maroc se décidera les jours à venir. Va-t-il éviter le retour à la case départ et permettre à sa machine économique de reprendre? Tout dépendra du comportement de la situation épidémiologique à court terme. D’ailleurs, le Souverain l’a souligné dans son discours prononcé à l’occasion du 67ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple : «Si cette tendance haussière perdure, la Commission scientifique chargée du suivi de l’évolution de la Covid-19 pourrait préconiser un retour au confinement, voire un durcissement des mesures sanitaires». Et SM le Roi de poursuivre : «Dans l’hypothèse où, Dieu nous en garde, cette décision difficile devait être prise, ses répercussions sociales et économiques seraient rudes pour l’ensemble des citoyens».
L’intérêt général prime

En effet, l’éventualité d’un nouveau confinement freinerait le processus de relance économique qui augurait d’un regain de confiance pour l’ensemble des opérateurs, notamment les petits d’entre eux. Pour plus d’éclairage sur la question, ALM s’est adressé à l’économiste El Mehdi Fakir: «Le retour au confinement est une décision souveraine qu’on ne peut contester. Certes, les répercussions économiques seront lourdes à supporter et engendreraient, par conséquent, une forte déflation que celle initialement prévue. Mais la question qui se pose aujourd’hui est relative à l’ordre général». Alors que le pays a été cité en exemple pour sa gestion de la crise sanitaire, la situation épidémiologique du Maroc a basculé au lendemain du déconfinement. A quel moment la situation a-t-elle échappé au contrôle? l’expert répond: «Les résultats du confinement ont été positifs et irréprochables. Le déconfinement est venu à point nommé. L’Etat a décidé de cela tout en demandant aux citoyens de prendre leurs précautions. Cependant, ces derniers n’ont pas pris les choses au sérieux. C’est de là qu’est né le problème», estime-t-il.

Les forces de médiation appelées à réagir

Le relâchement observé après le déconfinement a, en effet, coûté la vie à des centaines de personnes dont 112 durant ces trois derniers jours. Le nombre total des décès liés à la Covid a atteint, aux dernières statistiques du ministère de la santé, les 888 morts. Le taux de létalité a ainsi grimpé à 1,7% tandis qu’il était stable à 1,5% pendant plusieurs semaines. Pour ce qui est des contaminations, elles dépassent aujourd’hui les 52.300 cas, soit une incidence cumulée de 114,2 cas pour 100.000 habitants. Manque de sensibilisation ou déni ?

La parole à El Mehdi Fakir: «Il fallait préserver les acquis et maintenir la confiance. Ceci passe non seulement par le respect des mesures sanitaires (port du masque, distanciation, dépistage, etc.) mais également par une forte implication de l’ensemble des forces de médiation. D’ailleurs, le dernier discours royal est un rappel à l’ordre des forces vives du pays pour mener ce combat jusqu’au bout. C’est le moment ou jamais pour les partis politiques, acteurs associatifs et médias de remplir pleinement leur rôle de proximité et d’information si l’on veut éviter le pire». Et de préciser qu’«il faut prévenir de façon avant-gardiste, sinon la situation sera irrémédiable et on ne pourra s’en sortir qu’après 4 voire 5 ans. Les structures vont s’effondrer si l’on reste passifs».
Le Souverain dans son discours du 20 août a fait part de ses appréhensions quant à une éventuelle hausse exponentielle des cas de contamination et de décès qui impliquerait «un retour au confinement total» avec toutes ses répercussions psychiques, sociales et économiques. Un appel royal à la conduite civique et citoyenne a été lancé, à cet effet, engageant l’ensemble des parties prenantes dans une mobilisation accrue et effective. «Concomitamment aux mesures initiées par les pouvoirs publics pour juguler la pandémie, J’appelle les forces vives de la Nation à faire preuve de mobilisation et de vigilance et, particulièrement, à adhérer unanimement aux efforts déployés à l’échelle nationale, afin de sensibiliser la société, éveiller sa conscience et l’encadrer», peut-on lire du discours royal. Le Souverain a achevé son discours sur une note d’optimisme portant son espoir sur l’engagement et l’assiduité des Marocains dans cette guerre contre la Covid-19 : «Je suis intimement convaincu que, emboîtant le pas à celui de leurs prédécesseurs illustres, les Marocains sauront servir au mieux les intérêts de notre peuple et de notre pays, qu’ils seront capables de relever le présent défi, révélant ainsi leur civisme et remplissant les devoirs d’une citoyenneté agissante».

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Covid-19 : Un mois d’août mortel

Le Maroc enregistre depuis le mois d’août le plus lourd bilan épidémiologique jamais enregistré depuis le début de la crise sanitaire au pays. Ce qui est alarmant dans cette situation, en dépit des cas de contamination élevés, c’est cette fulgurante hausse des décès. Se référant aux statistiques de la tutelle, le Maroc a enregistré durant les 15 premiers jours du mois d’août un record «vertigineux» de décès comparé aux mois précédents. Au mois de mars, le Royaume a enregistré 36 décès liés à la Covid. Ce chiffre a grimpé à 134 en avril pour revenir à 35 en mai et 23 en juin. Et depuis le mois de juillet, la courbe monte en flèche. Les décès sont ainsi passés à 125 au septième mois de l’année pour marquer un pic de 305 à la mi-août. Il est à souligner que depuis ces derniers jours, une trentaine voire une quarantaine de personnes succombe à ce virus au quotidien. Le bilan arrêté dimanche 23 août à 18 heures fait état de 30 décès, contre 41 enregistrés un jour auparavant et 42 vendredi. Il ressort, également, que le nombre de cas de contamination enregistrés à la mi-août représente 43% des cas déclarés depuis le 2 mars. Aux dernières données, le Maroc compte à ce jour 15.118 cas actifs. Si une grande partie de la population contaminée reste asymptomatique, le nombre de cas compliqués est dans le rouge. D’après le bilan dressé dimanche 23 août à 18h, 166 personnes atteintes de la Covid-19 sont actuellement admises dans les unités de réanimation et de soins intensifs dont 31 personnes intubées. Ce constat inquiétant devrait faire naître une réelle prise de conscience collective et interpeller chaque Marocain sur l’importance du respect des gestes barrières pour pouvoir se prémunir contre cette pandémie et préserver la vie de ses proches.

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