Face à la flambée des cas en Europe et aux Etats-Unis, les recherches se poursuivent pour déterminer son origine
Depuis le début du mois d’avril, plusieurs pays européens ont rapporté des cas d’inflammations sévères du foie chez des enfants. Les premiers cas ont été détectés au Royaume-Uni qui compte actuellement plus d’une centaine de cas. En effet, le 5 avril, l’OMS a été informée de cas d’hépatite aiguë sévère d’étiologie inconnue chez des enfants de moins de 10 ans au Royaume-Uni. D’autres cas ont été identifiés en Espagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Irlande, en France ainsi qu’aux Etats-Unis. Au Maroc, aucun cas n’a pour l’instant été notifié.
Le ministère de la santé et de la protection sociale a affirmé suivre de près la situation épidémiologique d’hépatite aiguë d’étiologie inconnue depuis que l’OMS a été informée de premiers cas chez plusieurs enfants au Royaume-Uni. Dans un communiqué publié vendredi, le ministère a signalé suivre de près la situation épidémiologique mondiale liée à la maladie dans le cadre du système de vigilance sanitaire au Centre national des opérations d’urgences de santé publique (CNOUSP), ainsi que toutes les recommandations émises par l’OMS, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et l’Agence britannique de sécurité sanitaire.
Le ministère a précisé que jusqu’à présent, le système national de la surveillance épidémiologique n’a enregistré aucun changement au niveau du nombre habituel de cas d’hépatite à l’échelle nationale, ni aucun cas similaire aux cas susmentionnés. Les hépatites bénignes ne sont pas exceptionnelles chez les enfants, qui peuvent en être atteints après diverses infections virales. En revanche, les cas aigus sont très rares. Les virus habituels de l’hépatite A, B, C, D et E ne sont pas à l’origine de ces hépatites. Ceci a été confirmé après des tests de laboratoire.
En effet, les cas pédiatriques récents sont négatifs pour les hépatites de A à E, la cause d’inflammation du foie la plus fréquente. Les médecins soupçonnent un autre virus, à savoir l’adénovirus de type 41. La présence de cet adénovirus a été détecté chez plusieurs enfants atteints de cette hépatite mystérieuse au Royaume-Uni. Cela dit, l’AD-41 n’était pas présent chez tous les jeunes atteints d’hépatite. Le SARS-CoV-2, responsable de la Covid-19, serait également à mettre hors de cause dans la mesure où la Covid-19 n’a pas été détectée chez tous les enfants malades, ce qui rend cette piste peu probable.
Tout lien avec les vaccins contre la Covid-19 a également été exclu puisqu’aucun des enfants infectés n’avait été vacciné. Et par conséquent, l’origine de la maladie n’est pas encore connue. Des enquêtes supplémentaires sont en cours pour comprendre l’étiologie de ces cas. L’OMS a annoncé lancer des recherches pour comprendre cette maladie mystérieuse. D’ici là, «davantage de cas seront probablement signalés», a-t-elle prévenu.
Aucun décès et des symptômes classiques
Pour l’heure, aucun enfant n’est décédé, mais certains ont dû subir une transplantation du foie pour survivre. Les jeunes malades ont présenté des symptômes classiques, comme des diarrhées, un jaunissement de la peau, des yeux, des douleurs aux muscles ou aux articulations, une fatigue anormale, des maux de ventre, des vomissements, des démangeaisons de la peau, une température élevée. Le diagnostic repose sur une sérologie sanguine. Une biopsie hépatique peut être demandée en complément. Pour s’en prémunir, il est nécessaire de respecter l’ensemble des règles élémentaires d’hygiène, comme le lavage de mains. Ces mesures de protection aident à réduire beaucoup d’infections. Les parents doivent également surveiller de très près d’éventuels signes chez leurs enfants, notamment les symptômes de la jaunisse.
