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Aznar refuse de venir au Maroc

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La réunion de haut niveau entre le Premier ministre marocain, Driss Jettou, et le président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, prévue au mois d’octobre prochain n’aura pas lieu. Des sources informées affirment que le rendez-vous a été reporté à une date ultérieure. Cet ajournement, qui n’a pas encore été officiellement annoncé par les deux gouvernements, prouve que les relations entre le Maroc et l’Espagne n’ont pas encore recouvré une normalité totale et qu’il existe encore des conflits entre les deux parties. Cette décision prouve que la visite effectuée par Driss Jettou en Espagne au mois de juin dernier et ses pourparlers avec José Maria Aznar n’a pas réussi à tourner la page de la crise diplomatique entre les deux pays. Aussi, doit-on reconnaître que Rabat et Madrid sont devenues incapables de récupérer des relations normales malgré le discours rassurant de part et d’autre. En témoigne la raison principale du report de la rencontre au sommet entre les deux chefs de gouvernement. Selon de sources informées, c’est le gouvernement espagnol qui, au moment de la préparation protocolaire de la rencontre, a informé dans une note adressée au ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération que ladite rencontre ne pourrait avoir lieu que si Rabat s’engage par écrit à accepter le rapatriement vers le territoire marocain des immigrés clandestins d’origine subsaharienne arrêtés en Espagne. Pour Madrid, cette condition serait préalable à toute réunion entre les deux chefs de gouvernement marocain et espagnol. Côté marocain, cette condition aurait été très mal reçue et considérée comme une opération de chantage qui va à l’encontre de ce qui avait été convenu entre les deux gouvernements lors de la visite de Jettou en Espagne. Rappelons qu’à cette occasion, les deux parties avaient convenu de créer cinq commissions mixtes entre les experts marocains et espagnols chargés d’étudier les dossiers de haute sensibilité dont le thème de l’immigration. Depuis la rencontre, les cinq commissions se sont réunies régulièrement et tout avançait en toute normalité jusqu’à ce que la partie espagnole commence à exiger que le Maroc accepte le rapatriement des Subsahariens. Une exigence que le Maroc ne peut pas accepter et ce pour deux raisons. D’abord, il est techniquement incapable d’accueillir sur son territoire tous les Subsahariens refoulés de l’Espagne d’autant plus qu’il est fort possible qu’il devienne ainsi la destination préférée pour rapatrier tous les Subsahariens arrêtés en Europe. Deuxièmement, la majorité des ressortissants africains arrêtés en Espagne ne provient pas du territoire marocain. Cependant, des sources proches de la présidence du gouvernement espagnol affirment que les raisons invoquées ne sont que de faux alibis et que c’est le président du gouvernement espagnol qui refuse de visiter le Maroc et qu’il préfère retarder tout projet de réunion. Aznar, qui quitte le pouvoir dans cinq mois, serait déterminé à ne pas visiter le Maroc. Par ailleurs, l’attitude espagnole en ce qui concerne le dossier du Sahara marocain et sa position au sein du Conseil de sécurité de l’ONU lors des derniers débats de l’instance onusienne sur ce sujet n’a pas été appréciée par Rabat. Enfin, il semble que, malgré le discours rassurant des derniers mois, les relations entre les deux pays sont toujours froides.

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