Le ministère de la Santé a du pain sur la planche. Si le Maroc est modérément touché par le virus de la grippe A/H1N1 avec 143 cas, la situation est loin de s’améliorer avec l’arrivée de l’hiver. Comme le virus de la grippe saisonnière, celui de la grippe A/H1N1 n’aime pas la chaleur et prolifère avec la baisse des températures. A l’instar de tous les autres pays touchés par le virus, le Maroc pourrait faire-face à une pandémie qui touchera jusqu’à 30% de sa population. La ministre de la Santé,Yasmina Baddou, se veut rassurante après avoir affirmé que les premiers lots de vaccin seront disponibles à partir de la mi-octobre. Plus de 6 millions de doses ont déjà été commandées. Il est certain qu’il n’y aura pas de vaccins pour tout le monde. Le traitement sera réservé aux personnes à risque. Une liste des populations prioritaires devrait bientôt être définie. A signaler qu’une cellule d’experts a été mise en place pour déterminer le degré de gravité de la contamination et les malades devant être vaccinés.
Les femmes enceintes, les personnes fragiles ou souffrant de maladies chroniques et les personnels de santé devraient être les premiers concernés. Quant à la campagne de vaccination, celle-ci est prévue pour la troisième semaine du mois d’octobre prochain. La vaccination contre le virus de la grippe A/H1N1 se fera en deux doses à trois semaines au minimum d’intervalle pour la grande majorité de la population. En attendant ce fameux vaccin dont les premières autorisations de mise sur le marché (AMM) pourraient avoir lieu en début octobre, le ministère de la Santé s’est engagé à réactiver les mesures préventives.
Yasmina Baddou compte ainsi renforcer et améliorer la prise en charge des personnes déjà atteintes et parer à une éventuelle propagation exponentielle du virus. De nombreux experts s’interrogent actuellement sur le risque de mutation de la grippe. Pour l’heure, il n’y a pas de mutation. Mais si celle-ci parvenait à prendre une forme plus sévère, les pays en voie de développement dont le Maroc seraient alors les plus vulnérables. Il y a encore quelques jours, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait annoncé que pour l’instant le virus n’a pas muté en une souche plus mortelle mais des signes avant-coureurs indiquent qu’il développe une résistance aux traitements actuels. La directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, avait souligné que les autorités sanitaires surveillaient étroitement une éventuelle mutation en une forme plus virulente de la souche qui la rendrait plus mortelle.