Le Maroc se dotera prochainement d’une loi interdisant le travail des enfants âgés de moins de 18 ans et particulièrement les petites bonnes. C’est ce qu’a indiqué Yasmina Baddou, secrétaire d’Etat chargée de la Famille, de l’Enfance et des Personnes handicapées, lors d’une réunion tenue mardi 9 mai à Rabat avec les ONGs œuvrant dans le domaine de l’enfance et les différents départements gouvernementaux. A l’ordre du jour de cette rencontre, la présentation du programme de lutte contre le travail domestique, élaboré par ses services. Baptisé "Inqad" (secours), ce projet s’inscrit dans le cadre du plan d’action national pour l’enfant pour la décennie 2006-2015, adopté le 25 mars dernier par le gouvernement.
Il a pour objectif de développer les moyens d’intervention pour lutter contre le travail des petites filles comme bonnes, en mettant en place des mesures de prévention et en garantissant les conditions de leur réinsertion.
"Il s’agit d’un véritable plan d’action avec des objectifs bien définis. Le programme prévoit effectivement une série de mesures et projets intégrés conformément à une approche participative entre tous les départements ministériels, pouvoirs publics, associations et organisations internationales concernées. La sensibilisation et la prévention sont les maîtres-mots de ce plan", affirme Mme Baddou dans une déclaration à ALM. Et d’ajouter : "La mise en place d’un arsenal juridique est également très importante pour pouvoir protéger les petites filles. Le ministre de l’Emploi est en train d’élaborer un projet de loi réglementant le travail domestique. Nous travaillons ensemble pour inclure une loi interdisant le travail des enfants de moins de 18 ans". Sur le volet sensibilisation, le projet "Inqad" prévoit une vaste campagne en collaboration avec notamment le ministère des Habous et des affaires Islamiques, le ministère de l’Education nationale et le secrétariat d’Etat chargé de l’Alphabétisation et de l’Education non-formelle.
Cette stratégie, qui s’inscrit également dans le cadre des actions menées par le gouvernement pour un "Maroc digne de ses enfants", prévoit la mise en place d’un arsenal juridique pour la répression des intermédiaires qui font du travail des enfants un véritable commerce.
"Le travail des enfants, et celui des petites bonnes en particulier, constitue l’une des pires formes de violence et d’exploitation. Ils sont souvent victimes de sévices moraux, physiques et également sexuels. C’est pourquoi il est primordial de lutter surtout contre les réseaux de courtiers recruteurs", a souligné Mme Baddou.
Par ailleurs, le projet "Inqad" prévoit également un "plan de réinsertion des petites filles arrachées au travail domestique".
Pour améliorer la situation économique des familles des petites bonnes, des activités génératrices de revenus sont prévues aussi dans le programme.