ALM : Vous vous êtes réuni avec le Premier ministre lundi. Le contrat-programme était à l’ordre du jour. Que prévoit ce nouveau dispositif ?
Abdelali Benamour : Le contrat-programme comporte un volet pédagogique. Il comporte également l’établissement de la carte scolaire, de la carte universitaire ainsi que de la carte professionnelle. Il y a actuellement un amalgame. Au lieu de faire en sorte que le secteur privé se développe, tout le monde est en train de focaliser sur l’aspect financier.
En parlant d’aspect financier, on s’achemine vers quelle solution ?
Je dois dire que les choses sont en train d’évoluer de manière positive. Le gouvernement dit qu’il peut rééchelonner les arriérés des opérateurs du secteur, notamment les grands établissements, et enlever les pénalités de retard. Nous en tout cas , nous espérons que le gouvernement puisse faire un geste pour ce secteur. D’autant plus que, contrairement à ce qui se dit actuellement, le secteur de l’enseignement privé accepte la fiscalité. Nous ne demandons pas à être défiscalisés. Par contre, nous souhaitons bénéficier de mesures incitatives. Dans le cas contraire, l’objectif des 20% de participation à l’effort national de l’enseignement fixé par le gouvernement, et que devrait réaliser le secteur privé dans les dix prochaines années, risquerait de ne pas être atteint. Dans dix ans, la charge éducative publique risque ainsi de s’aggraver.
Alors nous disons au gouvernement, soyez logique avec vous-même. Si vous souhaitez atteindre l’objectif fixé, il va falloir des moyens. Il va falloir également oublier les arriérés du secteur qui n’ont contribué qu’à créer une situation malsaine.
Il existe actuellement quelques 4500 établissements privés, dont beaucoup de micro-établissements qui n’ont pas les moyens de payer leurs arriérés. Et il faut savoir que ces arriérés, pour l’ensemble du secteur, s’élèvent à 370 millions de dirhams.
Que réclament les professionnels du secteur de l’enseignement privé pour sortir de cette impasse ?
Nous demandons à ce qu’il y ait une forme de défiscalisation de l’investissement et qu’il y ait un effort de la part du gouvernement pour encourager l’offre. Il faut en effet stimuler les moyens adressés au secteur privé. Nous espérons que le gouvernement fasse un geste aux parents d’élèves au niveau de l’IGR notamment. Il est anormal qu’un parent qui paye les études de son enfant doive également payer le même taux d’IGR. On demande, en fait, des choses qui sont aussi en faveur des parents.
Quelles sont les requêtes des professionnels du secteur de l’enseignement privé ?
Nous demandons, en fait, trois choses. D’abord la défiscalisation des parents. Ensuite la défiscalisation des investissements. Et enfin, nous demandons que le passé soit oublié, en ce qui concerne l’aspect financier et fiscal notamment. Ce qui est prévu, c’est que nous allons bénéficier du code d’investissement privé. Une chose est sûre, nous avons bon espoir avec le gouvernement de Driss Jettou.