Concernant la mortalité néonatale, le ministère de la santé souhaite parvenir à 7 décès pour 1.000 naissances vivantes à l’horizon 2030.
Document : Le ministère de la santé a publié un nouveau rapport dédié à apprécier l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’ODD3 relatif à la santé et le bien-être. Les progrès réalisés indiquent que le Maroc est sur la bonne voie pour réaliser les différentes cibles-santé de l’ODD3. Les chantiers de la protection sociale et de la refonte du système de santé permettront de relever les défis. Les détails.
Le ministère de la santé et de la protection sociale a publié le rapport national sur la mise en œuvre de l’ODD-3 relatif à la santé et le bien-être. Ce document met en lumière les principales avancées réalisées par le Maroc dans la mise en œuvre de l’ODD 3 qui vise à assurer la santé et le bien-être à tous, en améliorant la santé maternelle et infantile en réduisant les principales maladies transmissibles, non transmissibles, environnementales et mentales. Selon le rapport, des progrès importants ont été enregistrés en matière d’amélioration de la santé de la population mais beaucoup d’efforts sont encore nécessaires pour que le Maroc soit au rendez-vous à l’horizon 2030. Parmi les progrès significatifs enregistrés, on note la réduction de la mortalité maternelle, infantile et néonatale. En effet, le taux de mortalité maternelle a connu une baisse remarquable de 35 % passant de 112 à 72,6 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes. Cette réduction a été enregistrée aussi bien en milieu urbain que rural (respectivement 39% et 25% de réduction). A noter que les données présentées dans ce rapport relatif à la mortalité maternelle et infantile émanent principalement de l’Enquête nationale de la population et la santé familiale réalisée en 2018. Les nouvelles données seront générées par la 7ème édition de l’ENPSF 2025. Concernant la mortalité maternelle, le ministère a fixé comme objectif de baisser ce taux à 48 décès pour 100.000 naissances à l’horizon 2025 et 36 en 2030. Cependant, des disparités importantes persistent en termes du niveau de mortalité maternelle entre milieu urbain (44,6 décès pour 100.000 naissances vivantes) et milieu rural (111,1 décès pour 100 000 naissances vivantes) : la réduction annuelle de la mortalité maternelle est de 7,9% en milieu urbain contre seulement 4,7% en milieu rural. Pour ce qui est de la mortalité infanto-juvénile, celle-ci a fortement diminué durant les deux dernières décennies. Il en est de même pour le taux de mortalité néonatale. A ce titre, le ministère de la santé a fixé des cibles pour ces deux indicateurs à l’horizon 2030 qui s’établissent respectivement pour la mortalité infanto-juvénile et néonatale à 12 et 7 décès pour 1.000 naissances vivantes. Parmi les interventions phares qui ont permis la réduction du niveau de la mortalité, figurent l’élaboration de la nouvelle stratégie nationale d’élimination des décès évitables des mères et des nouveau-nés 2023-2027 ; la promotion des consultations prénatales et postnatales ainsi que la mise en place d’un système de surveillance pour suivre et auditer les décès maternels et évaluer l’efficacité des interventions.
Principaux défis
En dépit des avancées importantes qui ont été enregistrées dans l’atteinte des cibles de l’ODD3, de nombreux défis doivent être relevés pour progresser vers l’atteinte des objectifs de santé figurant dans l’agenda 2030, à savoir : l’achèvement et la pérennisation des chantiers de la protection sociale particulièrement l’AMO et la refonte du système de santé en vue de progresser vers la couverture sanitaire universelle, le renforcement de la résilience du système de santé pour faire face aux crises sanitaires et aux risques liés aux catastrophes naturelles. Parmi les autres défis, il y a lieu de citer le renforcement des ressources humaines de santé en quantité et en qualité ; la réduction des disparités régionales en termes de répartition de l’offre de soins ainsi que la mobilisation du financement nécessaire au système de santé. En effet, bien que le budget sectoriel ait connu une augmentation importante durant les dernières années pour atteindre 7,7% du budget général de l’État, il reste marqué par le poids important des charges du personnel (48%) et demeure insuffisant par rapport à la norme de l’OMS qui préconise 12% du budget général de l’Etat. En parallèle, la mobilisation du financement pour le système de la santé doit être accompagnée par une amélioration de l’efficacité dans l’utilisation des ressources. Les autres défis concernent : le renforcement de l’accessibilité aux médicaments et aux produits de santé de qualité et avec un prix abordable, l’investissement dans la digitalisation pour une gestion efficiente des données de santé et l’amélioration de la gouvernance du système de santé à travers notamment des partenariats public- privé.













