Société

Boutaleb, le savant commis de l’Etat

Le parcours est à la mesure de la compétence de l’homme. Une rivière calme qui s’écoule le long de multiples responsabilités, qui se répand en ruisseaux et rus, là où la maîtrise du savant est appelée en renfort, sans que pour autant sa force tranquille en soit affaiblie. Un ressourcement permanent qui donne à Abdelhadi Boutaleb, comme à quelques-uns de ses congénères, cette stature incontournable. Hier comme aujourd’hui.
Juriste, lauréat dès 1943 de la prestigieuse université Al Quarraouine, de sa ville natale de Fès, Abdelhadi Boutaleb connaîtra un parcours des plus remarquables. Dès 1944, une année à peine après avoir quitté les arcades d’Al Quarraouine, il se voit confier la fonction de professeur de feu SM Hassan II. Insigne honneur et grande marque d’estime de la part de Feu SM Mohammed V. Quatre années durant, Abdelhadi Boutaleb assurera cette fonction, se forgeant petit à petit une réputation de rigueur scientifique, d’érudition et de pédagogie.
Pourtant, cette entrée au palais, n’empêche en rien Abdelhadi Boutaleb de sonder avec une sorte de détachement, particulièrement apprécié des masses, la voie politique où il fera également preuve de cette touche de modération devenue une griffe personnelle.
En 1948, on le retrouve parmi les fondateurs du parti « Achoura Wa Al Istiqlal », dont il est élu membre du bureau politique. Il oeuvrera dans ce cadre une dizaine d’années, jusqu’en 1959. par la suite, il intègre l’Union Nationale des Forces Populaires, dont il fut l’un des secrétaires généraux en 1959-1960. Quand en 1963 est créé le Front de Défense des Institutions Constitutionnelles ( FDIC), Abdelhadi Boutaleb est une nouvelle fois parmi les partants, à une époque où un autre de ses compagnons de parcours, Ahmed Réda Guedira, était en charge du portefeuille de l’Intérieur.
Entre-temps, la confiance placée en lui par Feu SM Mohammed V, lorsqu’il fut nommé professeur de Feu SM Hassan II, s’était confirmée avec sa nomination en 1955 à la tête du ministère du Travail et des Affaires sociales dans le premier gouvernement d’après d’indépendance.
Abdelhadi Boutaleb, le Alem d’Al Quarraouine, mais aussi Abdelhadi Boutaleb le résistant qui fit partie de la délégation marocaine ayant soulevé la question de l’indépendance lors de la conférence de l’ONU au palais Chaillot à Paris en 1951 et qui participa aux négociations d’Aix-Les-Bains en 1955, et enfin Abdelhadi Boutaleb le politique tourné vers les courants progressistes, venait d’inaugurer une longue carrière de grand commis de l’Etat. En 1960, il représente le Maroc à la conférence des peuples africains à Tunis. Il est ensuite ambassadeur du Maroc à Damas en 1961, puis ambassadeur du Maroc au Mexique et aux Etats-Unis entre 1974 et 1976.
Abdelhadi Boutaleb endosse également la charge de plusieurs portefeuilles ministériels. On le retrouve tour à tour à la tête des départements de l’Information, de la jeunesse et des Sports, du Sahara et de la Mauritanie, des Affaires du Parlement, de la Justice, de l’Education, des Affaires Etrangères.
Le point culminant est sa nomination Conseiller de feu S.M. Hassan II en 1976, fonction qu’il retrouvera entre 1992 et 1996. Quand en 1981, la question d’un directeur général se pose à l’Organisation Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture (ISESCO) basée à Rabat, c’est tout naturellement que le choix se porte sur Abdelhadi Boutaleb. Les neuf années qu’il passera à la tête de l’organisation contribuent à confirmer le Maroc dans sa stature de pilier de la cohésion arabe et forgent l’identité de l’ISESCO. Abdelhadi Boutaleb, membre de l’Académie dub Royaume du Maroc et de l’Académie royale jordanienne depuis 1982, reçut en 1990 la distinction du mérite du Royaume du Maroc.
Il a enseigné le droit constitutionnel et les institutions politiques en qualité de Maître-professeur de Chaire dans les universités Mohammed V à Rabat et Hassan II à Casa et est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de littérature, d’histoire, de politique et de droit, dont « Entre le nationalisme arabe et la solidarité islamique», «De la révolution politique à la révolution sociale », «L’éveil islamique», «La démocratie et la Choura » et «Les droits de l’Homme en Islam et la dimension spirituelle au niveau du processus de développement». Abdelhadi Boutaleb est père de 3 enfants.

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