Société

Cadrage : Impunité

L’enquête sur les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca avait révélé, entre autres, que la nébuleuse terroriste de la Salafiya Jihadia a pu se développer et se répandre notamment grâce à la prolifération de la littérature intégriste.
Livres, cassettes audio, CD-Rom et enregistrements vidéos au contenu intégriste incitant à la haine et à la violence étaient vendus partout dans l’impunité totale par des vendeurs ambulants opérant le plus souvent dans le cadre de réseaux islamistes qui contrôlent tout le processus du financement à la diffusion, en passant par production.
Au lendemain des attentats du 16 mai, les autorités publiques avaient tenu un discours très prometteur en affichant leur intention ferme de combattre ce genre de publications et de mettre un terme à leur passivité face aux faux prédicateurs qui diffusaient leur discours intégriste à travers ces réseaux.
Ainsi, le ministère des Habous, dont l’une des missions principales est le contrôle de la conformité des publications religieuses aux principes de l’islam tolérant et modéré qui a toujours marqué la pratique de la religion au Maroc, avait annoncé qu’il allait lutter contre tous les dérapages dans ce domaine.
De leur côté, les services du ministère de l’Intérieur dans toutes les régions du Royaume s’étaient mobilisés contre le phénomène des vendeurs ambulants des publications intégristes qui opéraient notamment devant les mosquées et dans les marchés populaires. Cette mobilisation avait réussi au début de la campagne lancée par les autorités publiques à réduire remarquablement l’étendue du phénomène.
Malheureusement, cette mobilisation n’a pas duré longtemps. Par laxisme ou par manque de moyens, les autorités ont fini par abandonner la lutte, ce qui a permis aux commerçants de la haine et de l’intolérance de reprendre leurs activités.
C’est pour cela que l’on trouve aujourd’hui sur le marché des livres comme celui écrit, édité et distribué par le dénommé Mouhcine Ennadoui (voir article ci-contre). Un livre que l’auteur a intitulé "Les femmes sont des suppôts de Satan".
Ce livre, qui se vend sur le marché sans faire l’objet d’aucune interdiction, est présenté par son auteur comme une analyse critique du nouveau Code de la famille. Il s’agit d’un texte misogyne qui présente la femme occidentalisée comme une complice du diable qui l’aide à encourager les hommes à s’engager dans la voie de la débauche et de la perversion. Pire, il qualifie toutes les femmes qui ne portent pas de voile d’être des terroristes au service de Satan. Pourtant, personne n’a réagi pour en interdire la circulation. Malheureusement aussi, ce soi-disant écrivain est un instituteur qui exerce dans le secteur public. Et l’on peut facilement imaginer le genre d’enseignement qu’il prodigue à ses élèves.
Alors comment a-t-on pu laisser un individu, qui diffuse un discours intégriste comme M. Ennadoui, exercer ce métier et publier de telles idées ? Une réaction des autorités compétente s’impose.

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