Société

Caftan 2005 : L’hymne à la rose

© D.R

L’ambiance cette soirée du samedi 30 avril, était à la fête au fraîchement inauguré Le Pacha de Marrakech. Une fête qui n’est pas de celles, bien de chez-nous, où on se donne à cœur joie à la célébration, mais de celles qu’on ne doit qualifier que de « réception » et qui font toute la place au raffinement et à l’élégance, propres à une certaine jet-set marocaine. Même si le pilier de la fête à la marocaine y était l’invité d’honneur : le caftan.  En effet, c’est
de l’événement phare de la haute couture marocaine, caftan 2005 en l’occurrence et qu’organise le magazine Femmes du Maroc, qu’il était question.
Et ils étaient plus de 1 000 personnes, et non des moindres, à avoir fait le déplacement jusqu’à la Ville Ocre pour assister au Show final. Un show qui a réuni la crème des créateurs marocains, et la crème de leurs potentiels clients. Voilà qui fait de “Caftan 2005” un événement des plus mondains que connaît le Maroc d’aujourd’hui.
Pour cette neuvième édition, la thématique choisie et sur laquelle le travail des stylistes a été centré était celle de la rose. Caftan 2005 a célébré le thème «Flower Princess». Un thème qui a marqué tous les défilés. Des défilés pas comme les autres, dans la mesure où la parade classique des mannequins a cédé le pas devant un véritable feu d’artifice chorégraphique, orchestré par la directrice artistique Elmarie Lignier et qui n’a pas manqué de donner un accent spectaculaire qui a retenu en haleine le nombreux public.  Un public qui a eu à apprécier le talent marocain dans toute sa splendeur. A commencer par cellui de Najia Abadi, avec la broderie  et l’incrustation de perles de pierres, comme marques distinctives, Zineb Souissi et son caftan « universel », le très intéressant Lahoucine Aït El Mehdi et son hommage aux traditions berbères et au travail des artisans marocains. Si Mohamed Lakhdar a brillé par la dimension africaine du Maroc qu’il a si bien incarnée dans ses créations. Achraf Makoudi avec ses couleurs chaudes, ses ceintures en verre et son obsession d’Al Andalous a été particulièrement remarqué. Samira Haddouchi et la noblesse de ses matières, sans oublier la Saoudienne Fadwa Al Hamid et ses princesses arabes ont su rapporter tout ce que l’art au féminin sait faire de mieux.
A ces créateurs désormais confirmés se sont  ajoutés cinq jeunes talents, choisis sur un total de 60 candidats au Show final, et dont l’art n’a rien à envier à leurs «prédécesseurs». Ainsi, Maria Ouazzani Chafdi et ses matière rustiques, sans oublier sa conception du métier de styliste, «celui qui crée et qui donne les pinceaux aux artisans  qui peignent la toile», est sortie du lot. Loujaïne et sa «désertitude en Amazigh» , Assia Benabdellah et son thème lié au Jebli, Mohammed Elamine Mrani et son attachement aux détails et aux techniques, Zineb Lyoubi Idrissi et ses techniques du Maâlem ont donné à voir toute l’étendue de leur talent. A ceux-là s’ajoutent les créateurs artisans, de la trompe de Palu Fayne et son thème des année 70, les années Peace et Love, Karima El Alaoui et sa touche moderniste et Batoul Caïn Allah et son univers baroque.
A voir les créations marocaines, et toutes les innovations qu’a connue le caftan marocain, en termes de design, de coupes, mais aussi de matières, force est de constater que s’il est un secteur, relevant de tout un univers qu’est l’artisanat marocain, qui a bien réussi sa mise à niveau, c’est bien le caftan marocain. Au risque de se trouver parfois dénaturé. A chaque évolution, il y a naturellement un prix à payer.
Rompant avec une habitude qui a accompagné cet événement depuis sa naissance, la diffusion en direct de Caftan 2005 a été assurée cette année par la première chaîne. Un changement qui tient, nous déclare une source qui a requis l’anonymat, « à l’interventionnisme excessif dont la chaîne de Aïn Sebaâ a fait preuve durant les précédentes éditions dans la conception même et le déroulement du défilé final. A cela s’ajoute une question de budget». La Première n’a pas eu pour autant l’exclusivité pour autant. Le groupe ART, popularité du caftan marocain dans le monde arabe oblige, s’est également adjugé les droits de rediffusion.
Toujours est-il que cet habit traditionnel marocain continue, maintenant et plus que jamais, de susciter intérêt et admiration, chez les Marocains. En plus dans les pays arabes comme dans bien d’autres, le caftan est en train, doucement mais sûrement, de marquer son territoire. Un territoire qui dépasse les simples cérémonies de mariages et bien d’autres auxquelles il était confiné pour faire office de tenue de soirée qui, à chaque occasion, ne manque pas d’être remarquée.
N’étant qu’un prétexte de retrouvailles et de nouvelles rencontres, cette édition n’en est pas moins un espace de création, où se mêle la grâce et la magie des costumes à celle de ces superbes créatures qui les portent. A tel point qu’il est légitime de se demander vers où allaient exactement les regards des spectateurs. Ce qui est désormais sûr, c’est que les meilleures ambassadrices des modèles du Caftan 2005 étaient les quarante mannequins qui les ont arborés.

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