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Camps de Tindouf : 114 Sahraouis fuient l’enfer de Tindouf

© D.R

Un groupe de 114 Sah-raouis ont regagné, lundi 27 septembre, la mère patrie, fuyant le calvaire des camps de la honte. Ces Sahraouis arrivés en deux groupes, à savoir 66 et 48 personnes, sont parvenus à regagner le Maroc via les localités d’Al-Farsiya et d’Al-Mahbes dans la région de Guelmim-Smara et le poste frontière Karkrate dans la région d’Oued Eddahab-Lagouira. Ce nouveau groupe comprend 35 femmes et 48 enfants appartenant à 22 familles. Ce nouveau retour porte désormais à 1.515 le nombre de personnes ayant fui les camps de Tindouf depuis le début de l’année en cours. En effet, au cours des derniers mois, des centaines de personnes, en majorité des jeunes, avaient rejoint par groupes de 15 à 40 personnes le Royaume après avoir réussi à fuir les camps de Tindouf. D’ailleurs, le dernier groupe ayant regagné la mère patrie se compose de 110 Sahraouis. Ces derniers ont pu rejoindre le Maroc via le poste frontalier de Guergarat, au sud de la région d’Oued Eddahab-Lagouira. Il s’agit, ainsi, d’un véritable exode massif des Sahraouis qui vient confirmer, encore une fois, la défaillance de la thèse séparatiste du Polisario et de l’Algérie. Selon des déclarations recueillies auparavant auprès des ralliés, le retour en grand nombre de Sahraouis est révélateur du ras-le-bol général des séquestrés de ces camps vis-à-vis des agissements et des thèses des dirigeants du Polisario et de l’Algérie qui ne cherchent plus qu’à faire perdurer ce conflit au détriment des souffrances des familles séquestrées. Les ralliés s’élèvent notamment contre l’exploitation par les dirigeants du Polisario des souffrances des habitants pour s’enrichir en détournant les aides humanitaires destinées aux séquestrés de Tindouf. «Ce nouveau groupe composé de plus d’une centaine de personnes montre que la fuite des Sahraouis des camps de la honte se poursuit. Depuis que le Maroc a mis sur la table des négociations la proposition d’autonomie, avec toute la dynamique qu’elle a enclenché sur le plan international, nos concitoyens séquestrés dans les camps de Tindouf ont commencé à rallier la mère patrie massivement. La répression exercée dans les camps par les milices du Polisario et l’armée algérienne est loin de les persuader. A chaque fois qu’une occasion se présente devant eux pour rallier la mère patrie, ils n’hésitent pas, laissant derrière eux des années de souffrance», précise Mohamed Talib, secrétaire général de la Ligue des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme, dans une déclaration à ALM. Et d’ajouter que «auparavant, nos concitoyens ralliaient le Maroc en petits nombres. Aujourd’hui, ce sont des groupes en grand nombre qui rallient massivement la mère patrie. A leur retour au Maroc, ils affirment que la population séquestrée dans les camps a le ras-le-bol de la répression et des violations graves des droits de l’Homme commises par le Polisario soutenu en cela par l’Algérie. Ainsi, en l’espace de trois mois, on compte pas moins de deux mille ralliés». «Ce retour massif dévoile, en réalité, le vrai visage du Polisario, en tant que milices armées qui ne respectent nullement les droits de l’Homme. La campagne de répression menée par le Polisario contre ses opposants notamment, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, confirme ce constat», indique M. Talib, affirmant que «pas moins de 20.000 à 24.000 personnes ont rallié le Maroc depuis le déclenchement du conflit au Sahara à ce jour». «Ce retour en grand nombre des Sahraouis montre, à bien des égards, que la répression et l’intimidation des êtres humains se trouvent à Tindouf, du côté du Polisario et de l’Algérie. Au Maroc, c’est le contraire. Les citoyens dans les provinces du Sud et partout à travers le Royaume jouissent de la liberté d’expression, de circulation et de rassemblement. En fait, nous sommes très réjouis que des concitoyens puissent fuir les camps de la répression pour regagner la mère patrie», souligne Bachir Dkhil, ex-représentant du Polisario à Barcelone et président du Forum Alternatives, dans une déclaration à ALM.

Quand les hauts cadres du Polisario font défection
Le front séparatiste du Polisario avait reçu dernièrement un nouveau coup dur avec le retour au Maroc d’un ancien responsable du Polisario. Il s’agit d’Ahmed Ould Sidi Ahmed Ould Salak Ould Akmach, membre du soi-disant «conseil national sahraoui» et membre du bureau permanent du prétendu «conseil consultatif sahraoui». Regagnant la mère patrie en réponse à l’appel royal «La patrie est clémente et miséricordieuse», M. Ould Akmach a exprimé sa fidélité et son loyalisme à SM le Roi Mohammed VI, et fait acte d’allégeance au Souverain. Le dernier haut responsable du front séparatiste ayant regagné la mère patrie étant Ahmeddou Ould Souilem, le dirigeant influent du Polisario et l’un de ses fondateurs emblématiques. Cheikh incontesté de la tribu des Ouled Dlim des camps de Tindouf, il est un membre fondateur du front du Polisario. Jusqu’à son retour au Maroc, mercredi 29 juillet, Ahmeddou Ould Souilem, né à Dakhla en 1951, occupait le poste de ministre-conseiller à la présidence de la soi-disant RASD. Dès son arrivée au Maroc, Ahmeddou Ould Souilem a tenu à appeler tous les Sahraouis, particulièrement ceux des camps de Tindouf, à adhérer au plan d’autonomie qui constitue, selon lui, une «proposition audacieuse», ouvrant des perspectives prometteuses pour le règlement de la question du Sahara. Le retour de M. Ould Souilem n’est pas un fait unique en son genre. En fait, il n’est pas aisé de dresser une liste exhaustive de tous les membres influents du Polisario qui ont regagné la mère patrie. Il convient, donc, de ne rappeler que les retours historiques qui ont pesé lourd sur les séparatistes de Mohamed Ould Abdelaziz soutenus par Alger. Au milieu des années 80, Brahim Hakim, membre fondateur du bureau politique du Polisario et sa chimérique structure étatique, la soi-disant RASD, a rallié lui aussi le Maroc. Ce membre influent du front séparatiste a été le premier à occuper le poste de ministre des affaires étrangères. Toujours dans les années 80, Cheikh M’rabbih Rabbou, l’ancien Cheikh des Ouled Dlim délégué par le Polisario dans les années 90 dans le cadre de l’opération d’identification, a opéré son changement de camp en ralliant la mère patrie.
En 1989, deux ans avant le cessez-le-feu, c’est le tour à Omar El Hadrami, le co-fondateur du Polisario et responsable de la sécurité militaire au sein du front, qui a décidé de rejoindre définitivement les siens au Maroc. Deux ans plus tard, l’ancienne présidente de l’Union des femmes sahraouies, branche féminine du Polisario, Gajmoula Bent Abbi a fui les camps de Tindouf vers le Maroc. 

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