Société

Canada : l’Affaire Anas rebondit

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L’affaire du jeune Marocain Mohamed Anas Bennis, abattu par balles en décembre 2005 par un agent du service de police de la ville de Montréal, revient au-devant de l’actualité. Après 11 mois d’enquête sur cet incident dramatique, les causes et les circonstances qui ont amené un policier à faire usage de son arme à feu et de tuer Anas de deux balles dont une en plein cœur, ne sont toujours pas élucidées. Les enquêtes, diligentées par le service de police du Québec et le Coroner général, ont débouché sur la relaxe du policier impliqué dans l’affaire, indique un communiqué sans autres détails. En conséquence, aucune accusation criminelle ne sera portée contre ce dernier. Une décision qui déplait à la famille du défunt. «On nous a informé qu’aucune poursuite ne sera engagée contre l’agent incriminé. Selon un communiqué laconique du service de police, le  rapport d’enquête n’a pas permis de conclure  l’existence d’une infraction criminelle. Nous avons demandé d’accéder à ces résultats, mais notre requête a été rejetée par le ministère de la Sécurité publique. Nous avons appris que le dossier était placé sous ordonnance de non-publication par le parquet», s’indigne Mohamed Bennis, père du défunt.
«L’affaire, a-t-il ajouté, est entourée de mystère que nous demandons de voir levé». La famille du défunt, soutenue par la société civile canadienne, ne compte pas baisser les bras. Elle réclame que "toute la lumière soit faite sur l’incident". Ainsi, le collectif "Justice pour Anas" organisera le samedi 2 décembre une manifestation pacifique à Montréal pour que "justice soit faite". «Nous réclamons la levée du secret sur le contenu du dossier d’enquête. De même, nous demandons à ce qu’une nouvelle enquête soit menée par un juge impartial et indépendant et non par un service de police», revendique M. Bennis.
Le drame qui a endeuillé la famille Bennis remonte au 1er décembre 2005. Ce jour-là, Anas, âgé de 25 ans et résidant au Québec depuis 1991, sortait, vers le coup de 7 h du matin, d’une mosquée sise à la rue Kent, dans le quartier Côte-des-Neiges. Il venait d’accomplir sa prière. Au même moment et sur les mêmes lieux, les agents du service de police de la ville de Montréal et de la sûreté du Québec menaient une opération antiterroriste conjointe pour appréhender une personne accusée d’appartenir à un réseau de fraudeurs. L’intervention policière connaîtra une tournure tragique. Des coups de feu ont été tirés et le jeune Marocain y a laissé la vie.
Il a reçu deux balles, tirées par le policier canadien et dont l’une a touché son thorax au niveau du cœur. L’agent de police a déclaré avoir agi en état de légitime défense. Selon la version policière, le défunt aurait attaqué l’agent à l’arme blanche. Il se serait rué sur lui pour le poignarder au cou et à la jambe. Le policier, blessé, aurait répliqué de deux coups de feu. Pour le père du défunt, il ne s’agit que d’une "bavure policière que les autorités policières tentent de camoufler".

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