Après plus de dix années de recherche, la première greffe au monde d’une bronche artificielle a été réalisée avec succès par une équipe médicale française chez un septuagénaire atteint d’un cancer du poumon, le plus meurtrier de tous les cancers. Présentée jeudi à la presse, l’intervention, qui a permis d’éviter l’ablation complète du poumon, ouvre des perspectives thérapeutiques inédites.
«Imagination», «rigueur», «persévérance»: c’est «véritablement la genèse d’une idée nouvelle» et «importante», a salué le Pr Alain Carpentier, président de l’Académie des sciences, dont le laboratoire a accueilli le programme de recherche lancé en 1997. «Il y a dix ans, personne ne croyait à cette possibilité de remplacer une bronche malade», et nombre de tentatives avaient été «couronnées d’insuccès». L’opération, d’environ trois heures, a été pratiquée le 28 octobre 2009 sur un patient âgé de 78 ans, à l’hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis) par l’équipe du Pr Emmanuel Martinod (Chirurgie thoracique et vasculaire/Pôle hémato-onco-thorax). Un an et près de cinq mois après l’opération, le malade «va bien». «Nous l’avons vu mardi avec le Dr Kader Chouahnia» qui l’avait suivi avant la chirurgie, a souligné le Pr Martinod. «La seule idée» de cet homme aujourd’hui âgé de 80 ans, qui vit en région parisienne, «c’est de pouvoir retourner dans 15 jours dans sa maison de campagne!». Et d’ajouter: «la qualité de vie a été préservée, ce qui n’est pas vrai» en cas d’ablation complète du poumon.