Société

Care International Maroc dévoile son étude : Comment les pauvres au Maroc perçoivent-ils leur «miziria»?

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Pourquoi sommes-nous pauvres ? Pourquoi continuons-nous à l’être ? Ce sont des questions que se pose sans cesse une tranche de notre société et auxquelles les réponses sont tout sauf évidentes.  l’association Care International Maroc, est venue, à travers une étude récente, creuser dans les causes  profondes de la détérioration de la situation des pauvres au Maroc en leur donnant la parole. Afin de cerner les problèmes dont souffrent les populations les plus vulnérables et définir un ensemble de solutions leur permettant de sortir de leur cercle vicieux de pauvreté, cette étude quantitative élaborée par Care International Maroc s’est basée sur des déclarations spontanées recueillies auprès des pauvres eux-mêmes dans  trois régions rurales dans les wilaya de Casablanca, d’Oujda et de Marrakech.  «Nous avons décidé de leur donner la parole, personne n’est mieux placée pour juger de l’ampleur de ce qu’ils vivent», note Mohamed Benyamna, membre du Réseau marocain de l’économie sociale et solidaire (REMESS). En somme, les causes qui expliqueraient la pauvreté seraient liées à  la rareté des opportunités pour l’obtention d’un emploi décent, chose qui rend, à son tour, difficile la survie de ces gens du fait qu’ils ont du mal à s’assurer un revenu suffisant et régulier.  Une chose en engendre une autre, cette exclusion de l’emploi, due en grande majorité au niveau d’instruction assez bas, fait en sorte que ces individus, dont les conditions sont précaires, ne fassent partie des organes et mécanismes décisionnels du pays (discrimination politique). Ce cercle vicieux est ancré davantage avec le poids que constituent la tradition et la religion dans la vie sociale de cette catégorie, notamment chez les femmes qui restent, traditionnellement, dépendantes de l’homme et manquent de confiance en elles. Ceci dit, hormis des facteurs tels la difficulté d’accès aux différents services, la faiblesse de la  politique  de décentralisation, la corruption, d’autres causes, d’essence culturelle, jouent grandement dans le standby  que connaît la situation des pauvres au Maroc. Il faut dire aussi que, cette notion de pauvreté est, elle-même, perçue différemment aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Alors que certains y trouvent une fatalité, d’autres moins jeunes seraient beaucoup plus avisés que leurs aînés et proposent des solutions concrètes pour les faire sortir de ce qu’ils appellent communément «L’miziria» (voir encadré).  Parallèlement à cela, cette étude a été l’occasion de marquer un arrêt et diagnostiquer la situation dans laquelle vit cette population. Il s’en est avéré une grande insuffisance en équipement et infrastructure mais également un handicap de création de richesse dû à l’absence de tout financement. Tout compte fait, les pauvres du Maroc demandent une plus grande orientation des politiques publiques pour l’amélioration de leur condition de vie mais aussi leur insertion dans la vie décisionnelle de leurs territoires. Une valorisation des compétences (inexploitées jusqu’ici) figure également parmi leurs revendications. Quoi de plus légitime pour une population qui compte  près de 60% d’inactifs ?!

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