Le centre de Casablanca ressemble désormais à une ruche d’abeilles. Depuis le début de cette semaine, la célèbre rue Prince Moulay Abdallah connaît une grande affluence. En fait, la saison des soldes a commencé et a chamboulé avec elle l’aspect de cette voie publique des plus fréquentées de la capitale économique.
C’est ainsi que les commerçants ont tourné le dos à leurs boutiques et ont étalé leurs marchandises sur des tablettes improvisées. Les prix affichés défient toute concurrence : des pantalons à 40 dirhams, des débardeurs à 30 dirhams, chaussures pour hommes à 120 dirhams, des vestes à 100 dirhams…L’on ne peut plus rester de marbre et continuer son bonhomme de chemin sans aller fouiner par-ci et par-là. Curiosité oblige. «C’est une occasion pour faire nos emplettes, en profitant de ces prix fixes et surtout abordables!», déclare une jeune passante ravie d’avoir déniché un article à bas prix. Car il faut bien prendre son temps pour fouiner et farfouiller ! Devant ces montagnes de vêtements dressés devant ces boutiques de la rue Prince Moulay Abdallah, l’allée ressemble plutôt à une «Kissariya» à ciel ouvert. Un changement de pied en cap qui anime le quartier.
Il faut rappeler dans ce sens que de pareilles manifestations figurent parmi les traditions, récemment instaurées, des marchands de cette rue. C’est ainsi que des journées commerciales ont été organisées au mois d’avril dernier durant deux semaines. Les Casablancais gardent toujours en mémoire l’engouement qu’a connu cette opération lors des soldes d’hiver.
En fait, et au cours de ces dernières années, la rue Prince Moulay Abdallah n’a plus la même réputation et a cédé devant les offres diverses et alléchantes des autres quartiers commerçants. C’est le cas notamment du Maârif qui a volé la vedette à cette rue avec l’implantation de nouvelles franchises internationales. Une concurrence donc de plus en plus accrue qui a poussé certains à mettre la clé sous le paillasson et à partir vers d’autres cieux plus juteux. Un jeune boutiquier raconte comment la rue Prince Moulay Abdallah a commencé à perdre de son aura : «Des gens ont fini par quitter cette rue à cause du nombre de plus en plus réduit de la clientèle. Une clientèle touchée elle aussi par un manque d’insécurité et une atmosphère pas du tout en faveur de la prospérité !». En effet, cette zone de la capitale économique est de plus en plus prise d’assaut par les marchands ambulants ainsi que par les mendiants.
S’agissant de cette période des soldes, ce jeune homme avoue que le choix du timing de l’opération a été fixé de façon à être bénéfique et pour les commerçants et les clients. « Cette période de l’année, qui précède en fait la rentrée scolaire (besoin d’enrichir sa garde-robe…), nous permet de vider nos stocks pour en recevoir la nouvelle collection de la saison prochaine », ajoute-t-il, tout en criant à tue-tête et en invitant les passants à jeter un coup d’œil sur sa marchandise.