Pour la centrale syndicale CDT (Confédération démocratique du travail), l’avenir se détermine stratégiquement à partir des semaines qui viennent ; car l’année prochaine sera celle de tous les défis. En effet, au cours de l’an 2003, notamment dans les mois d’avril, mai et juin, seront organisées les élections des commissions paritaires dans le secteur public et semi-public ainsi que des délégués du personnel dans le privé.
Dans le domaine de l’enseignement, il y a lieu de signaler que dans le feu de l’action et de la mobilisation pour ces échéances, le Bureau exécutif de la centrale syndicale précitée a entrepris plusieurs démarches qui ont soulevé de vives réactions de la part des membres du Syndicat national de l’enseignement, restés fidèles à Abderrahman Chennaf, le secrétaire général de ce syndicat bénéficiant de l’aval de la Justice et de la majorité des responsables locaux et régionaux du SNE.
A Chaouen, le Bureau exécutif, dirigé pratiquement par Abdelkader Zaeir( Noubir Amaoui est malade et Abdelmajid Bouzoubae est plus préoccupé par son parti, le Congrès national ittihadi( CNI) que par la CDT), a décidé de dissoudre le Bureau local du SNE et de charger Abdessalem Bensaleh, membre du Bureau exécutif, de veiller sur la constitution d’un nouveau bureau.
A Oujda, comme à Agadir, auparavant, les directives s’inscrivent dans le sens des exigences de la course pour le maintien des commandes au sein des instances dirigeantes de la centrale.
A Rabat, suite à l’échec des amis de Noubir Amaoui de remporter les élections des délégués du personnel et des commissions paritaires au niveau de la Caisse marocaine de retraite et de la Fonction publique, le Bureau exécutif a décidé de prendre sa revanche vis-à-vis des syndicalistes de l’USFP qui l’ont acculé à la défaite en annonçant la dissolution du Bureau régional du SNE. Une mesure qui survient après trois tentatives d’ajournement du Conseil régional de ce syndicat à Rabat, dont la troisième a coïncidé avec le décès de Saleh Abtah, militant détenu à l’occasion des événements liés à la grève générale du 20 juin 1981.
Par ailleurs, dans le cadre de la guerre de position contre le CNI, les syndicalistes appartenant à l’USFP se réunissent le 3 novembre prochain, au niveau de la Commission élargie de l’action syndicale du parti pour arrêter une stratégie d’action leur permettant de sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent. L’ordre du jour de la réunion de cette commission composée des membres de la Commission administrative et de 140 responsables appartenant aux syndicats nationaux et aux Unions régionales et locales, sera focalisé sur les perspectives de l’action syndicale. Pour bon nombre de syndicalistes, la lutte au sein de la CDT doit-être substituée par l’action pour une nouvelle organisation syndicale. D’ailleurs, jusqu’à présent, tous les congrès des syndicats sectoriels se sont soldés par une scission.
Cela s’est produit dans les Phosphates, l’Enseignement, les Chemins de fer et l’Agriculture et se produira, certainement, dans les semaines qui viennent au niveau des Postes et télécommunications et de la Santé publique.
Mais, un autre point de vue appelle à plus de vigilance et à ne pas déserter les lieux; et ce même si le temps presse et les élections des représentants des travailleurs approchent.